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Brière a refusé d’abdiquer

Laissé de côté pendant sept matchs consécutifs, il a redoublé d’ardeur

Brière a refusé d’abdiquer
BEN PELOSSE/JOURNAL DE MONTRÉAL/AGENCE QMI

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DENVER, Colorado | «Si j’avais été plus jeune, ça m’aurait pris deux mois à m’en sortir plutôt que deux semaines. Je ne l’aurais pas aussi bien pris.»

DENVER,  Colorado | «Si j’avais été plus jeune, ça m’aurait pris deux mois à m’en sortir plutôt que deux semaines. Je ne l’aurais pas aussi bien pris.»  

Laissé de côté pendant sept matchs consécutifs au début du mois de novembre, Daniel Brière a refusé de se laisser envahir par la colère et le ressentiment.

Dans un vestiaire déserté depuis plusieurs minutes par tous ses coéquipiers, le Gatinois s’est longuement confié au représentant du Journal de Montréal samedi soir.

«Je me suis dit que c’est Pat (Patrick Roy) qui prenait les décisions et que, lorsqu’il aurait besoin de moi, je serais là», a-t-il déclaré, assis devant son casier du Pepsi Center.

Pourtant, une réaction de colère aurait été tout aussi compréhensible que légitime. Un athlète qui a disputé plus de 900 matchs en une quinzaine de saisons dans la LNH serait en droit de s’attendre à plus de reconnaissance.

«J’ai compris que mon rôle est différent. Ce fut un peu la même chose à Montréal, l’an dernier. J’ai vieilli, je ne suis plus le go to guy, celui qui passe 1:20 sur la glace pendant une supériorité numérique, a-t-il admis au terme du match contre les Stars de Dallas. C’est ça qui est le plus dur à accepter en vieillissant. Mais une fois que c’est fait, tu peux aller de l’avant et être prêt pour un nouveau rôle. C’est ce que je n’aurais pas compris ni accepté il y a quelques années.»

Heures supplémentaires et séances vidéos

Dans cette victoire de 5 à 2 aux dépens des Stars, Brière a inscrit son cinquième but de la saison, son troisième dans les cinq derniers matchs.

«J’ai la chance de jouer un peu plus depuis quelques matchs. Parfois, prendre un pas de recul, c’est bénéfique, a-t-il mentionné. J’ai profité de la période où j’étais laissé de côté pour travailler beaucoup avec Patrick (Roy) et les autres entraîneurs. Même à 37 ans, tu peux apprendre et continuer de t’améliorer.»

Pour ce faire, Brière a redoublé d’ardeur à l’entraînement en multipliant les heures supplémentaires et en s’adonnant à plusieurs séances vidéos avec Mario Duhamel «Mario m’a été d’une aide précieuse pour mettre le doigt sur ce qui ne fonctionnait pas. J’ai également travaillé ma condition physique et mon explosion», a-t-il énuméré.

Pas le droit à l’erreur

Un travail et des efforts qui viennent inévitablement avec son nouveau statut.

«Quand ça va bien, que tu es le centre numéro un et que tu passes plus de 20 minutes sur la glace à chaque rencontre, tu peux faire une erreur ici et là et tu peux connaître une mauvaise présence de temps en temps. Mais quand ton temps d’utilisation est limité, tu n’as pas le choix de faire le travail toutes les fois que tu sautes sur la patinoire», a souligné l’ancien joueur du Canadien.

Et Brière parle en connaissance de cause. Avant d’être relégué à un rôle de spectateur, il a vu son temps d’utilisation fondre comme neige au soleil, se retrouvant même loin sous la barre des 10 minutes.

Des blessures à Jamie McGinn (dos), Alex Tanguay (fracture d’un os de la joue) et John Mitchell (jambe) ont permis à Brière de, non seulement réintégrer la formation, mais également de se retrouver sur la patinoire pendant près de 20 minutes chaque soir.

«Patrick m’a donné la chance de revenir, je l’ai saisi. J’étais prêt quand il m’a fait signe.»

L’entraîneur de l’Avalanche a récompensé les efforts et l’attitude de son vétéran en l’insérant à la droite du troisième trio (parfois du deuxième) et en l’envoyant dans la mêlée sur la seconde unité de l’attaque massive.



« J’ai 37 ans et je joue encore à un jeu » - Daniel Brière

DENVER, Colorado | Aussi surprenant que cela puisse paraître, l’Avalanche du Colorado ne présente pas l’une des équipes les plus jeunes du circuit.

Avec une moyenne d’âge de 27,882 ans, la troupe de Patrick Roy se situe même au neuvième rang des formations les plus vieilles.

Il faut dire qu’à trois, Brad Stuart (35 ans), Daniel Brière (37) et Jarome Iginla (37), tous acquis au cours de l’été, viennent quelque peu fausser les données.

Trois vétérans qui, à côté des jeunes vedettes comme Nathan MacKinnon, Gabriel Landeskog, Ryan O’Reilly et Matt Duchene, âgés de 19à 23 ans, paraissent tout droit sortis d’une autre époque.

«J’ai la chance de jouer avec des joueurs qui sont âgés entre 19 et 26. Ça force à rester jeune. Ils ne me font pas sentir comme un gars de 37 ans. Je m’amuse avec eux», a tenu à rassurer Brière.

Père de trois enfants, dont le plus vieux, Caelan, est âgé de 16 ans, Brière côtoie donc, quotidiennement, des coéquipiers dont l’âge se rapproche davantage de ceux de ses fils.

Le Gatinois a esquissé un sourire lorsque l’auteur de ces lignes lui a fait la remarque.

«J’ai 37 ans et je joue encore à un jeu pour enfants. C’est ça mon travail! Donc, je ne dois pas être trop, trop mature non plus», a-t-il souligné.

La classe des Flyers

Parlant de l’aîné des fils Brière, il continue sa réadaptation deux mois après avoir subi une fracture du fémur lors d’un match de hockey dans une ligue de prep school américain.

«On a dû lui insérer deux vis pour que tout tienne en place, a indiqué Brière, qui avait raté le match préparatoire de l’Avalanche à Montréal pour aller à son chevet. Tranquillement, il recommence à marcher. Il peut faire quelques pas sans béquille.»

Bien qu’il ne traverse pas une épreuve facile, Caelan Brière semble devancer les échéanciers.Tellement qu’on estime qu’il pourrait effectuer un retour au jeu avant la fin de la présente saison.

Il faut dire que le jeune homme, qui réside toujours avec sa mère et ses frères dans la région de Philadelphie, bénéficie de soins et d’un suivi de qualité.

«Paul Holmgren (le président des Flyers) m’a appelé pour m’offrir les services des thérapeutes de son équipe. C’est un geste vraiment apprécié qui montre toute sa classe et celle de cette organisation.»

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