Cadeaux de cœur ou de valeur?
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J’avais environ 11ans. J’avais reçu en ce jour de Noël le plus gros cadeau auquel je ne pouvais m’attendre... un Commodore 64. Un ordinateur de la préhistoire qui n’a aucune valeur aujourd’hui, mais qui, à l’époque, coûtait une fortune. Du moins à mes yeux d’enfant. Un Commodore 64 pour moi, à l’époque, c’était BIG! Encore plus gros que ce que j’espérais. Surtout que Ginette et Raynald n’étaient pas millionnaires.
Tellement BIG que je me souviens comme si c’était hier d’avoir éprouvé un malaise profond en réalisant l’ampleur du cadeau qui se trouvait sous l’emballage que je déchirais.
Dans le sous-sol de ma tante Claudette, j’avais eu deux sentiments: une grande joie et un malaise profond, car je n’arrivais pas à croire que mes parents avaient dépensé autant d’argent simplement pour me faire plaisir. C’était presque trop pour moi. Je m’étais senti mal de recevoir un cadeau d’une aussi grande valeur. J’étais conscient du sacrifice que cela impliquait.
J’avais peur que mes parents aient eu à se priver d’autre chose uniquement pour me prouver leur amour. J’étais très content, mais en même temps, j’avais le goût de leur dire qu’ils n’auraient pas dû dépenser autant d’argent pour moi.
Si je n’avais reçu qu’une orange, j’aurais été déçu. OK, je l’avoue. Par contre, si j’avais reçu un cadeau d’une valeur se rapprochant plus de celle de l’orange que de l’ordi, je me serais senti tout autant aimé par mes parents. Maman! Papa! Je ne vous en aurais pas voulu. J’ai toujours su que vous m’aimez, quelle que soit la valeur de vos cadeaux.
À mon tour d’être parent
Aujourd’hui, c’est à mon tour d’être parent et me voilà encore déchiré par les cadeaux de Noël. Comme tous les parents, je veux que mes enfants m’aiment profondément. La valeur de ce que je pourrai leur offrir cette année doit-elle être absolument proportionnelle à l’amour que j’ai pour eux? C’est à partir de quelle valeur que l’amour d’un enfant pour ses parents diminue?
Si vous le savez, faites-le-moi savoir, car j’aimerais bien pouvoir vivre à la hauteur de mes moyens, mais, par contre, je n’ai pas envie de perdre l’amour de mes enfants parce que la valeur de leurs cadeaux de Noël ne serait pas à la hauteur de leurs attentes.
Benjamin, Sarah et Noémie, rassurez-vous! À Noël, vous ne recevrez pas une orange... mais si ce n’est pas un écran plasma, m’aimerez-vous quand même?