La mairesse qui ne veut pas de compteurs intelligents
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La Ville de Magog ne veut pas de compteurs intelligents sur son territoire. La mairesse est prête à se battre pour faire reculer Hydro-Québec.
Seulement 30 % des citoyens de Magog sont desservis par Hydro-Québec. Le reste fait affaire avec Hydro-Magog, qui n’installera pas de compteurs intelligents. Mais Magog souhaite protéger tous ses citoyens des ondes émises par les appareils de la société d’État.
«Les études scientifiques sont contradictoires quant aux effets sur la santé des compteurs intelligents. C’est pourquoi nous avons choisi d’en interdire l’installation par Hydro-Magog. Comme une partie de notre population doit composer avec Hydro-Québec, nous avons interpellé la société d’État en lui demandant de ne pas installer ces compteurs chez nous, dans un but d’équité entre les citoyens de Magog», a indiqué Vicki May Hamm, mairesse de Magog.
Magog veut bloquer Hydro-québec
La municipalité attend des avis juridiques pour savoir si elle a le pouvoir d’adopter un règlement qui empêcherait l’installation de ces compteurs par Hydro-Québec. Mais le temps presse. Des citoyens ont déjà reçu un avis d’Hydro-Québec le 12 décembre dernier et ils ont 30 jours pour indiquer qu’ils refusent l’installation des compteurs.
«Nous avons incité les citoyens à refuser, mais on sait que cela représente des coûts supplémentaires pour eux. Nous trouvons injuste qu’une partie de notre population ait à payer ces frais et nous croyons que les gens ont le droit de décider de ce qui se passe chez eux», a ajouté Mme Hamm.
Par fibre optique
Des expériences ont été tentées en Europe en branchant les compteurs sur la fibre optique afin d’éviter l’émission d’ondes et cela fonctionne bien. «En tant que membre du comité Villes intelligentes, j’ai pu vérifier que cette technologie est fiable et qu’on pourrait ainsi éviter les ondes», a ajouté Mme Hamm.
Magog instaurera un projet-pilote dans un quartier du centre-ville pour expérimenter le branchement des compteurs sur fibre optique. Des entreprises qui possèdent le matériel nécessaire sont prêtes à contribuer, ce qui limitera les coûts pour la municipalité qui n’aura qu’à fournir le personnel nécessaire au projet.
Hydro-Québec ne pliera pas
De son côté, Hydro-Québec affirme que ses activités ne sont pas assujetties à la réglementation municipale.
«En vertu de la loi, c’est la Régie de l’énergie du Québec, un tribunal administratif indépendant, qui a juridiction pour étudier et autoriser les projets d’Hydro-Québec liés à la distribution d’électricité. Elle a rendu des décisions au sujet des compteurs de nouvelle génération au niveau du déploiement et de l’option de retrait. C’est pourquoi Hydro-Québec poursuit l’installation de ses compteurs tout en offrant l’option de retrait aux clients qui désirent que soit installé un appareil non communicant, et ce, conformément aux décisions de la Régie de l’énergie», a déclaré Serge Abergel, de la direction des communications chez Hydro-Québec.