Une veuve poursuivie par ses ex beaux-parents
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SAINT-JEAN-SUR-RICHELIEU | Une veuve, qui dit avoir presque tout perdu lorsque son fils a assassiné son conjoint, doit maintenant se battre contre la succession qui lui réclame 100 000 $.
Le 14 novembre 2011, Pierre Pépin fils visitait sa mère Jocelyne Valiquette et son beau-père Marc Richer, à Otterburn Park, lorsqu’il a poignardé ce dernier, lors d’une psychose. L’homme est décédé le lendemain. M. Pépin a été jugé non criminellement responsable du meurtre et il demeure en détention à l’Institut Philippe-Pinel. «Mon fils va bien, mais ça a été long avant que les médicaments fassent effet, parce qu’il cumule plusieurs diagnostics», indique sa mère.
Pas de testament
Sans testament et non marié, le couple vivait ensemble depuis 24 ans. Mme Valiquette n’était donc pas l’héritière.
«Au début, mes beaux-parents ont dit qu’ils ne voulaient rien mais quand ils ont vu que Marc n’avait pas de testament, ils ont pris une partie de la maison, le char, la motoneige et le coffre à outils qui valait environ 20 000 $», soutient-elle.
Elle explique qu’au moment du drame, les parents de Marc Richer venaient d’emménager avec eux. L’entente était qu’ils devaient financer une partie des rénovations, en échange de cinq ans de loyer gratuit.
À la mort de son conjoint, Mme Valiquette dit qu’elle voulait garder la maison et que ça ne l'aurait pas dérangée que ses beaux-parents restent avec elle.
«Mais mes beaux-parents m’ont obligée à vendre alors que les rénovations n’étaient pas terminées.» Affligés par la mort de leur fils, Roger Richer et sa conjointe ont décidé de déménager. Ils ne pouvaient plus demeurer avec Mme Valiquette.
M. Richer, qui représente la succession, n’a pas voulu commenter l’affaire. Toutefois, dans sa requête, on peut lire que les 102 132,23 $ réclamés représentent les frais d’hôtel, l’entreposage, les frais de déménagement que lui et sa conjointe ont dû payer en plus des 52 mois de loyer dont ils devaient bénéficier.
Cauchemars
«Quand Marc est mort, mes beaux-parents ne voulaient plus me voir parce qu’ils croyaient que c’était ma faute si leur fils était mort. Je trouve ça triste qu’ils ne soient pas capables de pardonner. On était bien ensemble Marc et moi», dit la veuve.
Depuis le drame, Jocelyne Valiquette est incapable de travailler. Elle vit d’une rente pour conjoint survivant et reçoit de l’argent de l’IVAC (Indemnisation aux victimes d’actes criminels).
«Si jamais la succession gagne sa poursuite, je vais être obligée de faire faillite, affirme la femme de 64 ans qui vit dans un logement situé dans la maison de sa fille. S’il le faut, ils prendront mon sofa, mon lit, mon ordi et ma télévision, c’est tout ce que j’ai.»
Se protéger
Visiblement désabusée par son expérience, Jocelyne Valiquette conseille aux couples qui ne sont pas mariés d’avoir des documents en règle pour se protéger. «C’est important d’avoir un testament parce qu’on ne pense pas que ce genre de chose peut nous arriver.»
«Une chance que la maison de Mme Valiquette était aussi à son nom, mentionne son avocat, Richard Mallette, parce que sinon, elle aurait tout perdu».
Elle poursuit aussi la succession pour 27 000 $