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Nous avons besoin des immigrants

Il faut donc, conséquemment, adopter une véritable politique de francisation



On aborde souvent la question de l’immigration de façon unidimensionnelle.

Certains croient que c’est un moyen pour le Québec de préserver son identité francophone, pour d’autres c’est une façon de répondre à nos besoins en emploi, mais peut-on parler d’immigration sans se préoccuper de développer un climat harmonieux entre ceux qui accueillent les nouveaux arrivants et ceux qui choisissent de venir ici?

Toutes ces dimensions sont importantes, il va sans dire. Toutefois, on ne saurait comprendre l’une sans l’examiner en relation avec les autres.

Il est important de favoriser l’immigration pour plusieurs raisons, dont voici les quatre principales:

  1. Contribution à la croissance démographique du Québec;
  2. Maintenir et développer notre caractère français;
  3. Pallier en partie des pénuries de main-d’œuvre;
  4. Répondre à un devoir de solidarité ­internationale pour des raisons humanitaires.

Ce dernier aspect est surtout de compétence fédérale, en particulier l’accueil des réfugiés.

La démographie et le caractère français

Le Québec connaît un problème démographique comme plusieurs pays industrialisés et cela ira en s’accentuant au cours des prochaines décennies. Il importe donc d’y faire face.

L’immigration est un outil important pour relever ce défi, sans pour cela constituer le seul moyen pour contrer ce problème.

Il faut aussi que le Québec maintienne et développe des éléments d’une nécessaire politique nataliste, tels les congés parentaux, les services de garde et une meilleure conciliation famille-travail.

La question démographique soulève celle des importantes disparités ­régionales sur le plan de l’immigration. Le Québec ne pourra se développer de ­façon harmonieuse s’il y a une trop forte concentration d’immigrants dans la région montréalaise, car cela amplifie les pénuries de main-d’œuvre en ­région, en plus de nuire à l’intégration des nouveaux arrivants à la majorité francophone.

L’épanouissement de la nation québécoise est intimement lié à la francisation des immigrants. S’il faut tenir compte de la maîtrise de la langue française pour le choix des immigrants, il reste que d’autres facteurs entrent en ligne de compte. Il faut donc, conséquemment, adopter une véritable politique de francisation.

Une main-d’œuvre qualifiée

Les employeurs réclament que les politiques d’immigration répondent aux besoins en main-d’œuvre. Il demeure toutefois que certains emplois n’exigeant pas de qualifications particulières ne trouvent pas preneurs.

De plus, les ordres professionnels posent beaucoup d’obstacles à la reconnaissance des diplômes acquis à l’étranger.

Si on ne veut pas que l’arrivée d’une main-d’œuvre qualifiée ne soit qu’un vœu pieux, il faudra nous attaquer à un certain corporatisme et repenser nos politiques de formation en main-d’œuvre.

Solidarité internationale

Par ailleurs, il serait irresponsable de nuire aux pays en voie de développement en «recrutant» leurs personnes les plus qualifiées, risquant ainsi de les enfoncer encore plus dans la pauvreté avec toutes les conséquences qui s’y rattachent. Nous avons également un devoir de solidarité internationale.

L’immigration est déterminante pour notre avenir, car «pour les personnes qui se joignent à la société québécoise, ­notre passé devient le leur; nous partageons un présent commun; nous allons bâtir un futur commun. Plus tard, nous pourrons évoquer un passé commun».(1)

(1) Mémoire du Bloc québécois (Commission Bouchard-Taylor)







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