Aimer à nouveau
On vous a quitté ou vous avez quitté et vous vous demandez s’il est vraiment possible de trouver un nouvel amour. Vous en rêvez, car la solitude vous pèse. Est-ce possible d’aimer à nouveau?
Oui, une deuxième chance ou une troisième chance existe en amour. Mais ce renouveau amoureux est plutôt fragile et demande encore plus d’attentions et d’efforts pour durer.
Les statistiques sont terribles: les premiers couples divorcent ou se séparent dans une proportion de 50 %. Les deuxièmes couples avoisinent les 75 % et les troisièmes, 85 %. Il y a de quoi paniquer devant la possibilité d’une nouvelle relation amoureuse. Certains auteurs parlent même de burn-out amoureux.
Une question de perception
Il est vrai qu’un couple sur deux est aujourd’hui divorcé. Et on évalue à environ 30 % le nombre de couples résignés à long terme. Ce qui laisse un maigre 20 % de premiers couples heureux à long terme.
Si vous avez déjà divorcé ou que l’on vous a quitté, cela peut signifier que vous avez, ou que votre partenaire a, refusé de se résigner à vivre une relation de plus insatisfaisante. Il serait donc surprenant qu’il se résigne dans une deuxième, à plus forte raison une troisième relation.
Si cette hypothèse s’avère, il y aurait donc 25 % des deuxièmes couples qui développeraient une relation harmonieuse à long terme et 15 % des troisièmes couples qui y parviendraient aussi. Ce n’est quand même pas si mal.
Environ un tiers des mariages sont actuellement des remariages. On ne possède malheureusement pas de moyen pour évaluer les couples en union libre, car ils n’apparaissent pas dans les chiffres officiels. La tendance est d’ajouter de 10 à 20 % aux chiffres des couples officiellement mariés.
Les mentalités ont évolué
Autant, il y a à peine quelques décennies, les divorcés étaient montrés du doigt, autant aujourd’hui le divorce est devenu «banal». Des parents poussent leurs enfants à vivre pleinement leur jeunesse et à retarder les engagements sérieux. Des adolescents encouragent leurs parents à divorcer lorsqu’ils sentent qu’ils sont malheureux. Tous valorisent le bonheur, au prix des affres d’un divorce même difficile.
«Quand on aime, on a toujours 20 ans» clame notre chantre québécois Jean-Pierre Ferland. Et il est vrai qu’aujourd’hui avec une espérance de vie qui est passée de 45 ans en 1850 à plus de 80 ans en 2015 (du moins dans nos pays), l’amour peut de plus en plus difficilement rimer avec toujours.
Il existe une vie après le divorce, et elle est souvent meilleure, même si les statistiques semblent démontrer que, cinq ans après une crise majeure, les membres des couples qui ont divorcé ne sont pas, en moyenne, plus heureux que les membres des couples qui ont exclu le divorce comme solution. Dans les deux cas, il y a des hommes et des femmes plus heureux et plus malheureux.
Des sociologues prédisent que nous vivrons bientôt trois ou quatre relations successives de 10 à 15 ans. Le premier pour apprendre à vivre en couple. Le deuxième pour assurer la survie de l’espèce en remplissant nos fonctions parentales. Le troisième serait davantage axé sur un épanouissement personnel et le dernier pour «l’empathie et le partage spirituel» (selon la journaliste belge Christelle Gilquin).
L’idéal serait que ces quatre styles de relations puissent se vivre avec le même partenaire. Mais, même si l’on s’était juré, au moment du divorce, «qu’on ne m’y reprendra plus», la passion et l’amour sont quand même très agréables à vivre.
Les hommes et les femmes qui parviennent à la première ou à la énième relation à être heureux vivent de six à neuf ans de plus que les autres. Il ne faut donc pas désespérer: le couple reste encore le meilleur style de vie que l’on ait trouvé.