Les plus faibles assistances depuis 2009
Le taux d’occupation des salles de spectacles est en chute libre depuis cinq ans à Québec
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Taux d’occupation en chute libre, faibles assistances, revenus des billetteries en baisse: à l’aube de l’ouverture de l’amphithéâtre, les récentes données de l’Institut de la statistique du Québec dévoilent un portrait sombre de l’industrie du spectacle à Québec.
Après une étude du Conseil de la culture dévoilé en septembre 2014, l’Institut de la statistique du Québec arrive avec ses données dévastatrices et confirme la chute de l’occupation des salles de spectacles à Québec.
Jamais, depuis 2009, le taux d’occupation des salles de la ville de Québec n’a été aussi faible, passant de 78,2% à 72,9% en 2013.
Pire encore, c’est principalement l’assistance payante de Québec qui s’envole, alors qu’elle a baissé de 6% en quatre ans, s’élevant à 63,5%. Or, une salle de spectacles a besoin d’un taux d’occupation payant de 70% pour être rentable, indique le Conseil de la culture. Pourtant, la moyenne provinciale est en hausse.
«La baisse du taux d’occupation, elle n’est pas facile à expliquer», souligne le président du Conseil de la culture Marc Gourdeau, avouant «qu’il y a une préoccupation et que «le taux de fréquentations a baissé».
Augmenter encore l’offre
Depuis quelques semaines, les acteurs de la scène culturelle de la Capitale nationale et des membres de l’équipe de Québecor discutent régulièrement afin de prévenir une possible hémorragie avec l’arrivée de l’amphithéâtre sur le marché. Selon le groupe, la solution passe par une augmentation de l’offre culturelle pour stimuler le public.
N’y a-t-il pas un risque que l’écart se creuse davantage? «On travaille à éviter ça. Il peut aussi y avoir un effet d’entraînement, mentionne le président du Conseil. Il y a un dialogue pour que la mise sur le marché d’un nombre important de billets de spectacle ne vienne pas perturber de façon trop importante l’écologie de la diffusion.»
Des doutes soulevés
La proposition d’accentuer l’offre pour stimuler les ventes a fait sourciller les acteurs du milieu culturel à Québec. «Augmenter l’offre ça va augmenter l’assistance? Je n’ai jamais vu ça... C’est comme si on disait les billets pour le Mexique ne se vendent pas, alors on va ajouter des vols», a ironisé Jean Pilote, le propriétaire du Capitole, qui, contrairement aux chiffres de l’Institut, a eu une année avec des taux d’occupation très élevés.
De son côté, le producteur Michel Brazeau avoue que les ventes de billets ont toujours été «comme des montagnes russes» à Québec. «C’est sûr qu’il y a une décroissance», dit-il, pointant du doigt les spectacles gratuits et affirmant qu’avec l’ajout de l’amphithéâtre, Québecor devra réussir à attirer des artistes d’exception pour vendre des billets.
Brèves
Financement en hausse
Alors que pour l’ensemble du Québec, les dépenses de l’administration publique québécoise au titre de la culture sont en baisse, celles de la Capitale nationale augmentent depuis 2009.
«On salue l’effort fait par l’administration Labeaume pour le développement culturel. (…) Il y avait un retard en ce qui a trait au financement culturel par rapport aux autres villes et nous sommes en train de le rattraper», a dit Marc Gourdeau, le président de Conseil de la culture.
En 2012-2013, 245 781 $ ont été dépensés, ce qui représente 20 000 $ de plus. Pour l’ensemble de la province, les dépenses ont été réduites de 46 000 $.