Les poissons d'Hydro
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Hydro-Québec vous offre un beau cadeau aujourd'hui. Elle hausse ses tarifs d'électricité de 2,9%. J'aurais aimé vous dire que c'est un poisson d'avril, mais ce n'est pas le cas. En fait, les poissons, ce sont nous. Nous sommes de beaux poissons faciles à appâter. Depuis 10 ans, le tarif résidentiel a augmenté de près de 29% et nous payons sans dire un mot. Nous aimerions nous plaindre, mais quand nous élevons le ton, nous ne sommes pas écoutés. Et aussi choquant que cela puisse paraître, cette année, les deux tiers de cette hausse serviront à payer les coûts de l'énergie éolienne, dont on n'a pas besoin.
Et comme si ce n'était pas assez, plusieurs clients ont eu de mauvaises surprises avec les compteurs intelligents. Ils ont l'impression que leur compte a monté en flèche. Et il y a les possibles risques d'incendie liés aux compteurs intelligents. Rappelez-vous cette histoire à Québec où les travailleurs d'Hydro avaient récupéré le compteur sur les lieux d'un incendie avant même que les pompiers aient pu compléter leur enquête sur le terrain. Lorsque le Commissaire aux incendies a demandé à Hydro de pouvoir l'expertiser, le compteur s'était curieusement volatilisé. Avec Hydro, on a toujours l'impression qu'on n'a pas l'heure juste, qu'on manque de transparence.
Sans surprise, dans le palmarès Léger- 2015 des entreprises les plus admirées, Hydro-Québec se retrouve au 245e rang sur 249, une glissade aux enfers spectaculaire. Dire qu'en 2001, la Société d'État était au 37e rang. C'était avant les hausses constantes des tarifs. Hydro-Québec mérite sa mauvaise note. Bien sûr, on pourrait voir le coté positif de la chose. Avec toutes ses augmentations, Hydro a fait un bénéfice record de 3,36 milliards en 2014, et a pu remettre 2,5 milliards au gouvernement, mais on a justement l'impression que c'est devenu une taxe déguisée.
En guise de protestation ce soir, entre 19h00 et 20h00, plus de 100 mille personnes participeront au grand "Black-out d'Hydro-Québec", un mouvement citoyen lancé sur Facebook pour manifester votre ras-le-bol. Contrairement aux étudiants, vous n'avez pas à descendre dans la rue, mais simplement de fermer vos "breakers" pendant une heure et d'allumer vos chandelles. Une manifestation légale. Il faut qu'Hydro comprenne que le courant ne passe plus. Et n'ayez pas peur de vous faire prendre, cette initiative n'est pas non plus un poisson avril.
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