Le Cirque du Soleil «n’est plus québécois». Vraiment?...
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On apprenait aujourd’hui que la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDP) a tenté de mettre sur pied un consortium à majorité québécoise pour acheter le Cirque du Soleil. Selon La Presse, la CDP a approché plusieurs gros canons du Québec inc. pour devenir des actionnaires du fleuron québécois, mais personne ne s’est montré intéressé.
Alors qu’on s’époumone sur le fait que le Cirque du Soleil «n’est plus québécois», qu’on brandit le spectre du déménagement du siège social montréalais, la perte de ses 1400 emplois, voilà qui en bouche un coin aux détracteurs de cette transaction.
Lorsque j’étais correspondante à New York pour plusieurs médias québécois, entre 2009 et 2012, j’ai été à même de constater combien le Cirque du Soleil, 30 ans après sa création, avait besoin d’un second souffle.
Après l’échec de Banana Shpeel sur Broadway en 2010, le Cirque avait tenté un grand coup l’année suivante avec sa méga production Zarkana, lancée en grand au mythique Radio City Music Hall et ses 6000 sièges. À l’origine, le chanteur Garou et sa bande devaient s’y produire jusqu’en 2015. Zarkana a finalement plié bagage et pris la direction de Las Vegas en 2012...
L’an dernier, Guy Laliberté confiait au Globe and Mail que le Cirque s’était étendu trop vite avec de nouveaux spectacles et qu’il perdait de l’argent. Après une restructuration difficile, il embauchait Goldman Sachs pour lui trouver un acheteur.
Que Laliberté ait eu envie de passer à autre chose, peut-on le lui reprocher? Lui qui fut un formidable accélérateur de notre fierté collective, va-t-on le lyncher sur la place publique? (À moins d’avoir déjà oublié qu’on lui a platement dit non lorsqu’il a rêvé d’un novateur complexe touristico-économico-culturel pour Montréal en 2005...)
Ainsi, le Cirque du Soleil passe à des intérêts américains (60%) et chinois (20%). Son avenir semble assuré. Guy Laliberté en demeure actionnaire à hauteur de 10% et directeur stratégique. L'autre 10%, c’est la Caisse de dépôt, notre bas de laine québécois, qui s’en porte acquéreur.
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En contrepartie, les nouveaux proprios s’engagent à maintenir le siège social et les emplois dans la Métropole, ainsi qu’à garder "une présence du Québec et du Canada au sein de l’équipe de direction". Daniel Lamarre reste d’ailleurs PDG du Cirque. Le Montréalais Mitch Garber est nommé président du Conseil d’administration.
Bref, que demander de plus?...La Caisse de dépôt et placement du Québec a fait un travail consciencieux dans cette transaction. Ne reste plus qu’à souhaiter bonne préretraite à Guy Laliberté!