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Baltimore: parce que la vie des Noirs compte

Baltimore: parce que la vie des Noirs compte
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Bien que je sois de nature pacifique, je n’arrive pas à m’indigner devant l’agitation qui fait rage depuis deux jours à Baltimore, au Maryland. Loin de moi l’idée de sanctionner la violence, mais en regardant les images des émeutes à CNN, j’avoue que je peux comprendre... Il me semble qu’à un moment donné, assez, c’est assez!


Baltimore est à feu et à sang depuis lundi alors que les forces de l’ordre et des manifestants s’y affrontent à coups de bâton de baseball et de morceaux de béton. Des dizaines de blessés. Plus de 200 arrestations jusqu’à maintenant. Des commerces et des autos incendiés... Alors que les écoles sont fermées, l’état d’urgence est décrété. La ville est en état de siège.


La révolte a éclaté à la suite des funérailles de Freddie Gray, un Africain-Américain, mort le 19 avril dans des circonstances encore nébuleuses. Le jeune homme de 25 ans aurait eu la moelle épinière fracturée lors de son arrestation alors que des policiers le transportaient par fourgon cellulaire vers un poste de police.


Si vous êtes friands comme moi des bulletins de nouvelles chez nos voisins du sud, vous le savez déjà : Freddie Gray est le troisième Noir non armé tué par des policiers aux États-Unis....en moins de 3 semaines!


Le 2 avril, en Oklahoma, Eric Harris tombait sous les balles d’un shérif volontaire de 73 ans qui a bêtement confondu son véritable fusil avec son pistolet taser... Deux jours plus tard, au tour de Walter Scott, d’être abattu de huit coups de feu dans le dos en Caroline du Sud...


Dans les faits, depuis l’autre très révoltante affaire Michael Brown, ce jeune noir de 18 ans-non armé lui aussi-tué en pleine rue de Ferguson au Missouri le 9 août 2014 et qui avait aussi provoqué son lot d’émeutes, une dizaine d’Africains-Américains sans arme sont tombés sous les balles de la police aux É-U (incluant un enfant de 12 ans, Tamir Rice, qui s’amusait avec un jouet en forme de pistolet dans un parc de l’Ohio au mois de novembre...) Bref, vous avez compris, la police qui abat un Noir aux États-Unis, c’est business as usual.


Alors, qu’encore une fois le bouchon saute aujourd’hui dans les rues de Baltimore, peut-on s’en indigner?


Il n’y a « aucune excuse » dit le Président Obama, déplorant que son pays soit confronté à une crise latente. « Nous avons vu trop d’exemples ». Le moins que l’on puisse dire...De son côté, Loretta Lynch, la toute nouvelle Procureure générale américaine, nous annonce que l’amélioration des relations entre les membres de la communauté noire et les policiers sera au top de ses priorités.


Peut-on y croire? Va-t-on finir par véritablement s’attaquer à ce fléau honteux dans un pays que l'on dit civilisé?


Alors que le monde entier a l’œil sur Baltimore et que les États-Unis entrent en campagne présidentielle, c’est à souhaiter. Parce que la vie d’un Africain-Américain compte autant que celle de n’importe qui d’autre, non?


Je n’en reviens pas d’avoir à écrire une telle évidence... en 2015... Combien encore de Noirs morts injustement sous les balles de policiers chez nos voisins du sud? Il me semble qu’à un moment donné, assez, c’est assez...

 


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