Prêchi-prêcha outrancier
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Aussitôt que le nouveau gouvernement libéral a annoncé son intention de gérer de façon responsable les finances publiques en mettant un terme aux déficits budgétaires, ce fut le branle-bas de combat au sein de la gauche au cœur tendre et des corporatismes syndicaux.
Les manifs se sont alors multipliées et nous avons eu droit à un prêchi-prêcha aussi outrancier qu’inconsistant. Si vous prêtez l’oreille aux harangues et aux slogans des leaders des indignés qui défilent dans nos rues (comme ce fut le cas le 1er mai), il est évident que l’on veut vous convaincre que le «sacro-saint modèle québécois» est en voie de se disloquer.
Et on ne fait pas dans la dentelle. Il faut effrayer le Bon Peuple. Les services publics? Ils sont saccagés! Le système d’éducation? Il est démantelé! Les services de garde? Ils sont laminés! Le réseau de la santé? Il est livré à la tronçonneuse!
Les sondages sont clairs
Comme tout ce qui est exagéré est insignifiant (dixit Talleyrand), on peut observer que le prêchi-prêcha des corporatismes et de la gauche-écolo-étatiste n’a guère de crédibilité. Les sondages sont clairs: une majorité de Québécois soutient les efforts d’assainissement des finances publiques.
D’autant plus que les Québécois voient bien qu’il n’y a pas de réduction réelle, mais un ralentissement de la croissance des dépenses de l’État qui n’augmenteront que de 1,2 %, soit de 756 millions de dollars. Le modèle québécois n’est donc pas près de s’effondrer.
Je trouve au contraire plutôt mesuré, pour ne pas dire timide, l’effort du gouvernement pour atteindre le déficit zéro. Tous les grands programmes de l’État-Providence – dont certains, comme les services de garde et l’assurance parentale, sont les plus généreux en Amérique du Nord — demeurent intacts.
Le fardeau fiscal
Mais cette retenue de la part du gouvernement en matière de contrôle des dépenses publiques suffira-t-elle s’il entend mettre en œuvre le second engagement du PLQ consistant à réduire le fardeau fiscal des contribuables québécois.
C’est là une intention fort louable (et qui serait on ne peut plus bénéfique) que nous remet en mémoire le rapport Godbout. Surtout que le fardeau fiscal des Québécois est non seulement le pire au Canada, mais en Amérique du Nord.
Mais on ne peut guère croire que le gouvernement libéral entend prendre résolument cette direction. L’air de rien, il vient de nous siphonner de presque 3 milliards de dollars pour les cinq prochaines années, via la taxe-carbone de 3,5 cents du litre d’essence.
De toute évidence, le Québec n’est pas en mode réduction du fardeau fiscal.
Et pour s’engager dans cette voie, on semble oublier la première condition (et elle est imparable) qui serait d’accroître la création de richesse par le développement économique. Les surplus budgétaires, si vous ne reconfigurez pas l’État-Providence, ne peuvent surgir que d’un accroissement de la richesse et du PIB. Et les surplus peuvent alors se muer en baisse d’impôts et de taxes.
Et cette création de richesse pourrait d’abord s’enclencher par l’exploitation de nos ressources pétrolières et gazières.
Or, on est fort loin du compte. En cette matière, la classe politique est au même diapason que les hordes syndicales et écolo-gauchistes qui hurlent dans les rues.
Le gouvernement aura-t-il le courage politique de faire profiter les Québécois de la richesse générée par l’exploitation des ressources pétrolières? Saura-t-il relever ce défi?
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