Rues piétonnes: un projet pilote sur Maguire cet été
QUÉBEC- Même si les commerçants du secteur sont divisés sur la question, la Société de développement commercial (SDC) Maguire transformera cette artère en rue piétonne durant les cinq dimanches soir du mois d’août.
«On a fait un sondage interne et c’était sur la liste de priorités de certains commerçants. Mais je ne vous cache pas que d’autres commerçants et professionnels sont très réticents, a admis Bernhardt Beaudry, directeur général de la SDC Maguire. On fera l’essai cet été. Qui sait pour après?»
À partir de la fin d’après-midi, les dimanches du mois d’août, l’avenue Maguire, dans Sillery, sera donc fermée à la circulation automobile. «Et chaque semaine sera consacrée à une thématique différente en matière d’animation», a ajouté M. Beaudry.
Peu d’enthousiasme ailleurs en ville
À l’exception notable de la portion intra-muros de la rue Saint-Jean qui poursuivra sa tradition piétonnière estivale à partir du 4 juin, les diverses SDC de la ville contactées par Le Journal sont plutôt réticentes à l’idée.
Marc-André Pâlin, directeur général de la SDC du quartier Montcalm, a ainsi évoqué l’expérience menée récemment sur l’avenue Cartier. «On a fait un essai en 2011 et 2012. Le constat est que ça ne fonctionnait pas. C’était trop compliqué à gérer pour les livraisons aux commerçants. Aussi, il y a beaucoup trop d’impacts négatifs sur les stationnements.»
À la SDC Faubourg Saint-Jean, le responsable des communications Jean-Olivier Porter dit privilégier des «activités ponctuelles», au cours desquelles la portion ouest de la rue Saint-Jean peut être temporairement fermée à la circulation automobile. «Sinon, c’est compliqué à mettre en œuvre et ce n’est pas évident pour les livreurs. Le projet de rue piétonne est un couteau à double tranchant», a-t-il lâché.
Raisonnement semblable du côté de la SDC Saint-Sauveur. Selon son directeur Raphaël St-Gelais, un projet de rue piétonne «nuirait» carrément au quartier. «C’est beaucoup de logistique. Et il n’y a pas vraiment de demande», croit-il. Catherine Raymond, directrice générale de la SDC du centre-ville (Saint-Roch), affirme quant à elle que le «casse-tête serait très complexe à mettre en œuvre».
Inspiré par des villes européennes comme Bordeaux ou Bruxelles, le maire Labeaume a maintes fois exprimé son appui à la multiplication de rues piétonnes à Québec. Il a néanmoins insisté pour dire que les projets doivent être portés par les SDC et non pas par la municipalité. «On n’a pas de plan de match piétonnier à très long terme», a récemment convenu la vice-présidente du comité exécutif, Julie Lemieux.