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De ville dangereuse à paradis du tourisme

Il y a 30 ans, la ville était connue pour ses policiers corrompus, ses marchands de crack, ses graffitis et ses meurtres



NEW YORK | À la fin des années 1980 et au début des années 1990, New York était encore une des villes les plus dangereuses du monde. Les New-Yorkais étaient terrifiés à l’idée de prendre le métro, les marchands de crack contrôlaient les rues, la police était corrompue et une épidémie de sida décimait la communauté gaie.

Le contraste est saisissant avec le New York d’aujourd’hui. La ville est une des plus sécuritaires du monde et elle attire plus de 56 millions de visiteurs par année. En 30 ans, la plus grande métropole des États-Unis a subi une transformation phénoménale, passant de capitale du meurtre à capitale du tourisme. Voici les changements les plus marquants.


Le crime

C’est en 1990 que New York a connu son nombre le plus élevé de meurtres, soit 2245. En moins de 20 ans, ce nombre a chuté de 80%, une baisse record. New York a même connu une première journée sans homicide en 2012. En février dernier, New York a fracassé un nouveau record, soit 11 jours consécutifs sans meurtre. On attribue cette baisse spectaculaire du taux de criminalité à l’arrivée en poste du maire Rudy Giuliani en 1994. Son administration a instauré une politique de «tolérance zéro» en s’attaquant aux plus petits crimes comme les graffitis ou à la fraude dans les transports en commun. C’est ce qu’on appelle la théorie de la «vitre brisée». Tout crime, même le plus insignifiant, doit être puni, sinon les crimes majeurs vont s’installer. Le nombre de policiers est aussi passé de 27 000 à 39 000 durant le «règne» de Giuliani. 

Times Square

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photo marie-joëlle parent
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Jusque dans les années 1990, ce quartier était un haut lieu de débauche, de prostitution et de cinémas pornos. La zone a été complètement assainie avec l’arrivée du maire Giuliani en 1994. Les cinémas pornos ont été fermés pour faire place à des institutions comme Morgan Stanley, Ernst & Young et Condé Nast. Les quelques boutiques érotiques qui ont survécu ont été refoulées sur la 9e Avenue. Times Square est aujourd’hui l’endroit le plus touristique de la ville avec des magasins comme Toys R’ Us, M&M et Disney. La moitié de Times Square est devenue une zone piétonne en 2009, qui est maintenant envahie par des dizaines de personnages costumés.

Le quartier des abattoirs

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photos marie-joëlle parent
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Le Meatpacking District, l’ancien quartier des abattoirs, situé dans le sud-ouest de Manhattan, était peu fréquentable dans les années 1990. Les rues étaient peuplées de prostituées, de transsexuels et de marchands de drogue. Aujourd’hui, les entrepôts de viande ont fait place à des boîtes de nuit, à des boutiques de designers, à des restaurants huppés et à des hôtels de luxe. C’est aussi le point de départ du High Line Park, une voie ferrée aérienne transformée en parc linéaire. 

De mal famé à embourgeoisé

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photo marie-joëlle parent
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Le Lower East Side n’était pas l’endroit où déambuler la nuit ni même le jour dans les années 1990. C’était risquer d’être la prochaine proie d’un junkie en manque. Le quartier était un melting pot d’Hispaniques, de Portoricains, de Juifs orthodoxes. Les rues appartenaient aux Crips, aux Bloods, aux squatteurs, aux anarchistes, aux sans-abri, aux prostituées, aux motards et aux punks. En 1988, le parc du quartier, Tompkins Park, était un véritable camp de réfugiés. Quand la police a voulu les chasser, la situation a dégénéré en émeutes. Le quartier est aujourd’hui complètement embourgeoisé avec ses boutiques de designers, ses condos luxueux et ses bars de hipsters. Des artistes comme Lou Reed payaient à l’époque 38 $ par mois de loyer. Aujour­d’hui c’est 3000 $ minimum. 

La zone de guerre

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South Bronx: Ce quartier pauvre du Bronx ressemblait à une zone de guerre dans les années 1980, avec ses nombreux immeubles en ruines. La population à l’époque faisait face à une chute spectaculaire des prix de l’immobilier et à un taux élevé de chômage et de criminalité. Les habitants brûlaient leurs propriétés pour toucher leur prime d’assurances, d’où la célèbre expression: «The Bronx is burning.» Le quartier est aujourd’hui en pleine mutation avec la construction de nombreux logements sociaux.

Le métro

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photo marie-joëlle parent
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Avec la totalité de ses wagons couverts de graffitis et ses nombreux vols à main armée, le métro de New York était peu utilisé par les New-Yorkais dans les années 1980. En 1985, on a rapporté 14 000 crimes dans le système de transport en commun. Depuis 2004, le métro est plus sûr qu’il ne l’a jamais été. C’est aujourd’hui le plus sécuritaire du monde pour les femmes, selon la Thomson Reuters Foundation.  

 







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