Les villes veulent contrôler le zonage agricole
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Une fronde se lève dans le monde municipal pour que le pouvoir d’attribution des terres agricoles soit remis aux villes.
Ce mouvement inquiète l’Union des producteurs agricoles (UPA) et ses alliés environnementaux, car il se fait plus pressant que jamais et bourdonne dans les oreilles du gouvernement Couillard. «Nous sortons publiquement, car le ministre Paradis a besoin de nous, a déclaré le président de l’UPA, Marcel Groleau. Nous voulons l’aider à résister aux pressions qui visent à faciliter l’intérêt des spéculateurs. Et ces pressions sont fortes».
Christian Savard, le directeur général de Vivre en Ville, abonde dans le même sens: «Un groupe de municipalités est en campagne auprès des parlementaires afin d’assouplir la loi pour faire plaisir aux promoteurs immobiliers. C’est inquiétant, car la loi est déjà trop souple, on accepte 80 % des projets des MRC et des promoteurs».
Il cite un groupe de plus de 25 villes ayant adopté une résolution enjoignant le gouvernement à confier aux municipalités les pouvoirs de la Commission de protection du territoire agricole du Québec (CPTAQ).
Chaque année, le Québec perd deux hectares de terres agricoles. Après 10 ans, cela correspond à la superficie de la Ville de Montréal qui disparaît.
Frein au développement
Dès que mention est faite de la CPTAQ au maire de Vaudreuil-Dorion, ville phare de la fronde, celui-ci devient intarissable. Il ne cache pas son désamour pour l’organisme réglementaire.
«Après le Bon Dieu, il y a la CPTAQ», s’est esclaffé Guy Pilon. «Il n’y a rien qui bouge avec eux, ils ne tiennent pas compte des besoins des municipalités et empêchent le développement économique des villes. Je connais des maires de petites villes qui ne sont même pas capables de développer leur centre-ville à cause d’eux.»
Agence QMI a tenté d’obtenir le point de vue du ministre Pierre Paradis, mais son bureau ne nous a pas rappelés.