Un titre incomplet
Les déboires amoureux de Tiger Woods lui ont coûté cher. La super vedette de golf a dû céder sa place à son collègue Rory McIlroy sur la pochette de la franchise PGA Tour, le jeu de golf d’EA. Cette série revient d’année en année avec de menus changements dans sa jouabilité. Cette mouture ne plaira pas aux puristes, mais les amateurs et les moins exigeants y trouveront leur compte. Après 24 ans d’existence, avons-nous (comme Tiger) fait le tour de jardin?
Personnellement, j’apprécie l’implémentation des différentes façons de jouer. Les habitués de la licence retrouveront avec plaisir le pouvoir de créer de l’effet sur la balle en plein vol. Certes, le réalisme en prend pour son rhume en ce faisant, mais souvenez-vous des coups fabuleux réussis avec cette méthode très «arcade»!
Adeptes de la frappe en trois étapes, sachez qu’on a aussi pensé à vous: le «3-Click Swing» contentera des premières années de cette vénérable franchise. Ce dispositif n’utilise pas les bâtonnets de la manette. On se sert seulement des boutons pour percuter la balle. Les amants de simulation préféreront l’option «Tour». Elle offre une jouabilité de type «simulation». Cette approche reste la plus difficile et la moins amusante pour les néophytes.
Les graphismes superbes et la modélisation des personnages demeurent corrects. Cependant, comme beaucoup de titres issus de la firme Electronic Arts, PGA Tour a été dégraissé. J'accepte le retrait de la reproduction de notre visage sur notre golfeur virtuel. La technologie «Gameface», très approximative, n’a jamais offert les résultats escomptés. Elle produisait des faciès difformes et grotesques. Je comprends qu’on l’ait tronquée. À la place, on peut personnaliser notre avatar avec une quinzaine d’options génériques (yeux, cheveux, bouche, etc.). On a déjà fait mieux, mais bon! Clairement, on vise un plus large public.
Quelques irritants
Je saisis mal l’amputation de trucs qui rendaient immersives nos joutes. Les concepteurs ont laissé un vide, un écran noir, qui apparaît une fois notre tour terminé. Je présume qu’on aurait pu y voir la reprise de notre dernière frappe. Ce n’est pas le cas: pas de ralentis, sauf pour certains moments commandités par Bose à des instants très précis. C’est dommage.
Autre irritant affectant le multijoueur: notre temps pour cogner la balle est compté. Si nous excédons le délai imparti, nous écopons de pénalités équivalant au maximum de coups permis. Est-ce vraiment nécessaire? Le golf n’est pas une course à ce que je sache...
Le nombre de parcours souffre d’anémie. L’an passé, avec Tiger Woods PGA Tour 2014, nous avons eu accès à 20, contre 12 dans la présente édition. Ne cherchez pas le Masters ou les vedettes de la LPGA. Ils n’y sont pas. Une question de droits nous dit-on chez EA. Afin de pallier à cette réduction de contenu, EA affirme qu’elle fournira aux propriétaires de ce jeu de golf des trucs téléchargeables gratuits.
Le mode «Play Now» est affligé aussi par ce lessivage et n’offre que 8 tertres de départ (9 si précommandés). En mode Nigthclub, 170 défis proposent un interlude amusant qui saura capter votre intérêt pendant un bref moment.
Clairement, Rory McILROY PGA Tour est un entre-deux. Un titre incomplet vendu à plein prix. Electronic Arts a besoin de revoir ses positions face à sa clientèle qui, si on se fie aux nombreux commentaires plus ou moins flatteurs, semblent abandonner la licence graduellement. Visiblement, on vise un plus large public. C’est correct, mais il ne faut pas oublier les vétérans...
Rory McILROY PGA Tour