Facebook: Labeaume bannit les pseudonymes de sa page
Le maire dénonce la violence des commentaires faits à visage caché sur sa page
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SAGUENAY | Le maire de Québec part en guerre contre l’anonymat qui sévit sur les réseaux sociaux et qui selon lui est «très dangereux».
Régis Labeaume a mis les points sur les i sur sa page Facebook, jeudi matin, alors qu’il a avisé qu’aucun pseudonyme n’y sera dorénavant accepté, encore moins pour diffuser des propos haineux.
Dans sa publication, il écrit: «Les commentaires publiés devront être endossés par une identité complète, c’est-à-dire avec nom et prénom. Les débats francs, transparents, et durs à la limite, peuvent et doivent exister dans notre société, à la condition qu’ils se fassent à visage découvert. Pour moi, publier des propos anonymes signifierait être complice de la lâcheté.»
De Saguenay, où il poursuit sa tournée médiatique pour la promotion de l’amphithéâtre, il a ajouté que selon lui, ceux qui se cachent derrière l’anonymat sont «pleutres et dégoûtants».
«Les propos avec des pseudonymes, je trouve ça honteux. C’est une graine de violence incroyable. On sème la violence partout avec ça», a-t-il fait savoir.
À visage découvert
M. Labeaume a dit remarquer que les propos les plus déplacés sont souvent faits sous le couvert de l’anonymat sur les réseaux sociaux. Comme si l’anonymat permettait un plus grand laisser-aller.S’il encourage les débats, il dit souhaiter qu’ils se fassent à visage découvert.
Le maire estime que tous devraient se sentir concernés par le phénomène. Il s’inquiète notamment des conséquences que cela peut avoir sur les enfants. «Ça va loin. Ça va jusque dans les cours d’école primaire. Je trouve ça dangereux. On a tous des responsabilités là-dedans.»
Ce n’est pas la première fois que le maire dénonce les insultes et autres attaques sur les réseaux sociaux. En juin 2014, il avait appelé à un boycott des médias ou entreprises qui tolèrent les propos homophobes ou haineux. «Je suis en train de réfléchir à ça avec mes amis. Je pense qu’ensemble, bientôt, on est à la veille de le faire et de passer le mot. La meilleure façon de le faire est de boycotter tout ça et de ne pas acheter de ces entreprises. Peut-être qu’il y a des gens qui changeraient leurs propos.»
Des « névrosés »
Au Soleil, en décembre 2014, il avait pesté contre les commentaires désobligeants qui sont diffusés en réaction aux articles de presse sur les sites de médias nationaux.«Je ne comprendrai jamais qu’une société d’État comme Radio-Canada, ou TVA, tous les médias laissent les gars en bobettes de 40 ans qui vivent chez leur mère insulter tout le monde sur internet. Qu’ils laissent des névrosés avoir un public. À un moment donné, il va falloir qu’il y ait une fin à ça.»
Hier le maire a laissé entendre qu’il ne lâcherait pas le morceau sur le sujet et qu’il comptait bien le ramener sur la place publique en temps et lieu.