Tel père, tel fils
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Seulement quatre personnes possèdent leur certification pour arbitrer des matchs internationaux de basketball en fauteuil roulant au Canada. Tous sont Québécois, dont un duo père-fils de Saint-Hyacinthe.
Âgé de 49 ans, Guylain Lapointe est policier. Son autre grande passion dans la vie, c’est le basketball. En 1990, après avoir terminé sa carrière de joueur, il a commencé à diriger des équipes et à arbitrer des matchs. Actuellement, il est l’un des très bons arbitres au niveau universitaire canadien.
Puis en 1995, il s’est mis à arbitrer aussi des matchs de basket en fauteuil roulant. Depuis qu’il a obtenu sa certification internationale en 2005, il a arbitré dans plus de 15 pays et a même officié lors des championnats mondiaux féminins à Toronto en juin 2014.
Contrairement aux arbitres de la NBA et de la NCAA, les officiels internationaux reçoivent une compensation financière beaucoup plus symbolique que rémunératoire.
«On ne peut pas vivre de ça professionnellement. On le fait beaucoup plus pour l’amour de notre sport. Mon but, c’est d’aller aux Jeux paralympiques de Rio l’an prochain», de confier le policier, qui prend ses vacances en fonction de ses affectations internationales.
Moment émouvant
En juillet dernier, l’arbitre québécois a été invité par la Fédération internationale de basketball en fauteuil roulant à participer aux Jeux parapanaméricains de Toronto à titre de commissaire du tournoi.
Il était le seul Canadien à occuper cette fonction, dont les responsabilités étaient notamment de gérer les officiels mineurs (chronomètre, feuille de match, etc.).
Pour ce vétéran de la scène internationale, cette compétition restera à jamais gravée dans sa mémoire comme l’un des plus beaux moments de sa carrière. Pour la première fois, il a pu officier quelques matchs avec son fils Alexandre, qui a d’ailleurs obtenu sa certification internationale en début de tournoi.
«C’était gratifiant et vraiment plaisant. Et il a fait une super job. Le basket en fauteuil roulant, c’est une grande famille, si les coachs t’apprécient, ils vont le faire pour longtemps. J’ai vu qu’il a gagné le respect des coachs. Il a un bel avenir devant lui», de confier le père, très fier de son fils de 24 ans.
«C’est un beau moment qu’on a partagé. C’est un mentor pour moi. Il est toujours là pour m’aider», a pour sa part indiqué Alexandre, qui est également policier depuis trois ans.
Gènes d’arbitre
De son propre aveu, Alexandre a commencé à arbitrer à l’âge de 14 ans pour se faire de l’argent de poche au secondaire. Deux ans plus tard, il suivait les traces de son père en arbitrant son premier match de basket en fauteuil roulant.
D’entendre son père raconter ses nombreux voyages à l’étranger, pas surprenant qu’il ait eu, lui aussi, la piqûre d’arbitrer au niveau international.
«J’ai vite réalisé que ça me permettrait de vivre de belles expériences et de rencontrer des gens intéressants tout en continuant d’évoluer dans le sport qui me passionne», de dire celui qui a joué au niveau collégial AA et qui dirige aussi une équipe au secondaire.
Avec toute la détermination dont il fait preuve, gageons qu’Alexandre réalisera sûrement son rêve de participer aux Jeux paralympiques d’ici quelques années. Et qui sait, pourquoi pas avec son père à Rio en septembre 2016?