Un choix effrayant!
Les amateurs de films d’horreur reconnaîtront dans Until Dawn les recettes d’épouvantes hollywoodiennes, sous fond d’enquête. Le jeu est stressant par moment, bien que certaines séquences souffrent de prévisibilité. Télégraphiés, les passages pour nous effrayer perdent de leur effet! Malgré tout, il s’agit d’une création bien réalisée et divertissante.
Until Dawn propose une histoire d’horreur et de survie mettant en vedette huit jeunes qui décident de faire une fête à la mémoire de deux amies, des jumelles, mortes un an auparavant dans des circonstances nébuleuses, au chalet de montagne familial.
La puissance des consoles de présente génération commence vraiment à se faire sentir. On n’a qu’à regarder les innombrables particules de poussières flottantes et de flocons de neige: les concepteurs se sont payé la traite. Il en a beaucoup! La modélisation des visages témoigne d’un grand soin. On reconnaît immédiatement l’actrice Hayden Panettiere (Heroes) et le comédien Peter Stormare (The Big Lebowski), dont les minois ont été capturés avec brio.
Une réaction en chaîne !
Le scénario se base sur la théorie de l’effet Papillon qui veut qu’un battement d’ailes d’un lépidoptère au Brésil puisse provoquer une tornade au Texas. Autrement dit, chacun de nos choix aura une incidence sur le déroulement de l’histoire. D’ailleurs, le psychiatre, campé par Stormare, brise le quatrième mur en s’adressant directement à nous, le joueur. Lors de notre psychanalyse, il nous propose certaines options. Nos réponses peuvent avoir des conséquences fâcheuses pour certains protagonistes de notre entourage dans les prochains chapitres de la mésaventure. Il nous demande de quelle créature nous avons le plus peur: le rat ou le serpent? Qui détestons-nous le plus: le gars ou la fille? Qu’est-ce qui nous répugne le plus: le sang ou les entrailles? Nos répliques sont importantes... croyez-moi! Elles influenceront le dénouement de notre séjour alpin de bien des manières...
Until Dawn commence très lentement, un peu comme Heavy Rain. Nous incarnerons huit personnages à tour de rôle. Nous marcherons beaucoup, encore et encore, tout en explorant l’environnement. Poursuivis par quelqu’un ou quelque chose, nous devons fuir. Généralement en équipe de deux, nous ferons face à tous les clichés qu’on a pu expérimenter au grand écran depuis toujours. On entend un bruit derrière la porte. On approche la main de la poignée. La musique devient stressante. On ouvre lentement... et boom... rien! C’est efficace, mais on l’a vu des centaines de fois au cinoche. Je dois vous avouer avoir sursauté souvent malgré tout! Ces stéréotypes d’horreur demeurent infaillibles!
Nos recherches nous feront découvrir une carabine chargée, laissée à la traîne sur la table d’un stand de tir, un bâton de baseball dans le sous-sol. Conseil: Souvenez-vous de ces objets précieux et de leur emplacement...
Qui éliminer ?
Nous sommes constamment confrontés à des choix difficiles, des décisions impossibles, dans un laps de temps trop court. Dans une des scènes, nous avons la vie de nos amis au bout des doigts: qui mourra? Les amateurs de la série de films SAW devinent de quoi je parle. Ce n’est pas évident et très énervant.
La prise en main, simplifiée par les actions contextuelles (Quick Time Event), nécessite une bonne concentration. Les surprises arrivent rapidement et peuvent nous déstabiliser. C’est bien pensé. Je me questionne sur la rejouabilité de ce genre d’aventure. Certes, sachant que nos gestes transforment la trame narrative, on peut donc imaginer des fins alternatives. Aurons-nous le goût et l’intérêt de refaire tous les chapitres pour connaître un dénouement différent? Je n’en suis pas certain.
Prévoyez entre 8 et 10 heures pour compléter Until Dawn. Un titre bien construit, au scénario bien ficelé, malgré la pléthore de choix qu’imposent nos décisions.
Compagnie: Supermassive Games
Éditeur: Sony Computer Entertainment
Console: PS4
Classement: M (18 ans +)
Cote du Grand Talbot: 8/10