Mon enfant est-il hyperactif?
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Brigitte, 38 ans, de Beauport, se demande si son fils de 12 ans souffre d’un déficit de l’attention.
Eh oui, la rentrée scolaire vient d’avoir lieu et vous vous posez cette question: est-ce que mon enfant est hyperactif? Vous vous posez cette question parce qu’on vous avait dit à la fin de la dernière année scolaire que votre enfant était très agité et qu’il avait de la difficulté à porter attention en classe.
Depuis plusieurs années, les médias se sont penchés sur le phénomène du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) chez les enfants et l’utilisation de médicaments psychostimulants tels que le Ritalin, par exemple. Si on se réfère au Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux publié par l’American Psychiatric Association (DSM-V),ce problème a comme caractéristique essentielle un mode persistant d’inattention ou d’hyperactivité-impulsivité plus fréquent et plus grave que ce qu’on observe habituellement chez des sujets d’un niveau de développement similaire.
Causes méconnues
On ne connaît pas encore très bien les causes de ce problème. Cependant, plusieurs études mentionnent que l’hérédité jouerait un rôle important. D’autres causes pourraient aussi expliquer ce phénomène, telles que l’atteinte subie par le cerveau en période prénatale (exposition à la cigarette ou à l’alcool) ou postnatale (infection, traumatisme crânien, manque d’oxygène). Les facteurs sociaux seuls ne pourraient pas être la cause, mais pourraient aggraver ou précipiter une situation latente.
Depuis les dernières années, un nombre grandissant d’enfants, et même d’adolescents, portent une étiquette de TDAH. Cela est en très grande partie attribuable à la grande variabilité dans l’utilisation des critères diagnostiques.
Ce syndrome représente le trouble neurodéveloppemental le plus fréquent chez les enfants d’âge scolaire. Les estimations varient de 3 % à 7 % et de 3 % à 4 % de la population adulte. Pour s’y retrouver aujourd’hui, des lignes directrices existent et fournissent donc aux médecins et aux psychologues un cadre de référence en matière de dépistage, de diagnostic, d’évaluation, d’intervention et de traitement des jeunes d’âge scolaire (de 5 à 17 ans).
Diagnostic
Diagnostiquer un TDAH ne se fait pas grâce à un test sanguin dont le résultat décidera du besoin de traiter ou non. On remarquera souvent qu’il s’agit d’un enfant qui semble incapable de rester immobile sur une chaise, qui est facilement distrait, qui éprouve bien de la difficulté à attendre son tour, qui répond de façon intempestive aux questions qu’elles s’adressent à lui ou non, qui se plie difficilement aux règlements, qui change souvent d’activité en cours de route, qui semble ne jamais pouvoir rester calme, qui parle trop et, très souvent, qui interrompt les conversations des autres, qui donne l’impression de ne pas écouter et qui court souvent des risques sans penser aux conséquences potentielles.
Quels que soient la porte d’entrée ou le milieu de pratique, l’évaluation de l’enfant doit être effectuée avec rigueur et exige une collecte d’informations dans les différents milieux de vie de l’enfant (famille, école et loisirs, s’il y a lieu). La situation idéale se présente lorsque les parents, l’école et tous les types d’intervenants, dont le médecin, travaillent dans le même but. Et ce but doit être l’intérêt de l’enfant.
Médication
La médication, si utilisée, est sécuritaire et efficace lorsque prise selon les doses recommandées. De plus, cela provoque souvent une synergie dans laquelle l’enfant voit et sent qu’on lui porte de l’intérêt. Ceci crée des relations plus harmonieuses entre parents et enfants et enseignants et enfants. Cette combinaison (médicament et sentiment de l’enfant que l’on s’occupe de lui) favorise l’augmentation de l’estime de soi chez l’enfant, qui éprouvera ainsi moins souvent le besoin de déranger pour attirer l’attention.
Pour les parents, il s’agira alors d’éviter l’écueil de tout laisser faire à l’enfant sous prétexte que ce ne serait pas sa faute, car il est hyperactif. Le plus difficile demeurera toujours la constance. Il faut savoir amener l’enfant à faire le mieux possible en tenant compte de ce qu’il est. Cela s’appelle respecter l’enfant.