Double citoyenneté: Mulcair abrogera C-24
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OTTAWA | Le chef du NPD, Thomas Mulcair, croit que ce n’est pas le fruit du hasard si Ottawa a décidé la semaine dernière, en pleine campagne électorale, de révoquer la citoyenneté canadienne d'un terroriste incarcéré au Québec.
Le National Post a rapporté samedi qu’Ottawa avait envoyé une lettre à Zakaria Amara pour lui annoncer que la citoyenneté canadienne lui était retirée.
Amara, qui a la nationalité jordanienne, purge une sentence à vie dans un pénitencier du Québec pour avoir pris part en 2006 à un complot visant à faire exploser des bombes au centre-ville de Toronto. Au moins cinq autres individus auraient reçu des lettres semblables, selon CBC.
«On voit ici que M. Harper se pavane pour sa base électorale de droite», a lancé Thomas Mulcair lors d’une mêlée de presse, dimanche, à Toronto.
«Ce n’est pas par hasard qu’il parle de “Canadiens pure laine”. Il sait exactement ce qu’il fait», a-t-il renchéri.
«Je trouve ça lamentable que quelqu’un prenne plaisir, dans une société libre et démocratique, à dire qu’il y a deux niveaux de citoyenneté. Un Canadien est un Canadien», a continué M. Mulcair, affirmant que son parti, s'il est porté au pouvoir, abrogera la loi C-24 qui permet au gouvernement de révoquer la citoyenneté des personnes reconnues coupables de terrorisme, de haute trahison ou d’espionnage si elles ont la double nationalité.
Le Parti conservateur a dénoncé la position du leader du NPD dans ce dossier.
«Il semble évident que Mulcair est complètement déconnecté des valeurs québécoises, comme sur la question du serment de citoyenneté à visage découvert. Refuser aux résidents permanents déclarés coupables de terrorisme la citoyenneté canadienne, c’est le gros bon sens, et le premier ministre Harper comprend cela», a indiqué par courriel Catherine Loubier, porte-parole du parti.
«Par ailleurs, nous rejetons l’argument selon lequel chaque fois que nous parlons de sécurité, nos libertés sont menacées, a continué Mme Loubier. Les Canadiens savent que leur liberté et leur sécurité vont de pair et ils s’attendent à ce que nous protégions les deux, et c’est exactement ce que font les protections de la Loi antiterroriste de 2015.»