Ça roule carré!
Je suis déçu et outré à la fois. Comment, en 2015, peut-on penser qu’un jeu incomplet et bâclé puisse passer sous le radar et se trouver une place de choix dans les palmarès des ventes? Comment, même en tentant de museler les journalistes spécialisés en les privant de copies d’évaluation, la compagnie Activision anticipe-t-elle le succès en lançant un produit brisé, inachevé et truffé d’erreurs de programmation: une ébauche de travail? Je ne comprends tout simplement pas!
J’espérais la sortie de Tony Hawk’s Pro Skater 5 (THPS5), une propriété intellectuelle vieille de 16 ans qui, il faut le dire, a connu des hauts et des bas. Cette nouvelle version est très décevante. Les amateurs du genre souhaitaient une itération fraîche qui profiterait de la puissance des consoles de présente génération. À la place, nous avons eu droit à un collage de niveaux vides donnant l’impression d’une production digne de la PS2: un succédané mal ficelé!
Avant la parution de ce fiasco, Tony Hawk a rendu visite à Conan O’Brian dans le cadre d’une chronique baptisée «Clueless gamer». Pendant ces segments, l’animateur au toupet de 3 étages fait l’essai de jeux vidéo en faisant des blagues. Hawk présentait sa nouvelle offrande. En regardant l’extrait, les admirateurs de la série ont tout de suite remarqué la piètre qualité des graphismes. C’est fâchant, surtout lorsqu’on entend son porte-parole vanter les mérites de son truc inachevé.
La firme de Chicago Robomodo, les concepteurs de la licence, a implémenté la prise en main «classique» appréciée par les irréductibles de Tony Hawk. C’est correct, mais là où je me questionne, c’est pourquoi redonner le contrat à la même firme américaine qui n’a pas réussi à produire des résultats convenables, à maintes reprises, pour cette franchise? En effet, Tony Hawk: Ride (2009) a obtenu une note de 44, tandis qu’en 2010, Tony Hawk: Shred s’est mérité un 56.
Les bogues, très nombreux, donnent lieu à des chutes souvent comiques et exagérées. Par exemple, si on tente de «grinder» (glisser en équilibre) sur un rail et qu’on se plante, notre personnage est propulsé trois étages plus hauts, le corps à moitié rentré dans le mur ou le sol. La précision des contrôles laisse grandement à désirer. Même si on appuie au bon moment pour exécuter un mouvement spécifique, on rate assurément notre coup. En effet, si notre avatar se trouve trop près d’une autre structure, une force mystérieuse et magnétique semble l’attirer. Soit nous avons l’air très bons, sans faire exprès, soit on pique une débarque invraisemblable qui nous projette en orbite.
Des graphismes vieillots...
La modélisation des personnages date d’une époque révolue. Les regards vides et des articulations dignes du début des années 2000, lui confèrent des allures de jeux rétro malgré lui. C’est bien de mettre le nom d’une pléthore de «Skaters» professionnels, mais leur rendu virtuel n’apporte pas grand-chose à la jouabilité, criblée d’inepties de programmation.
N’achetez pas Tony Hawk’s Pro Skater 5. Malgré toutes les promesses de correctifs et de retouches, je trouve que ce titre est un manque de respect envers les consommateurs. Et le pire dans tout ça, c’est qu’ils vont en vendre quand même un bon paquet. C’est désolant. Heureusement, la bande originale offre de la bonne musique, mais 80 $ c’est trop cher payé pour meubler notre discothèque.
Développeurs: Robomondo/Activision
Genre: sport
Plate-forme: PlayStation 3 et 4, Xbox 360 et One
Classement : T (Terrible ?)
Cote du Grand Talbot: 3/10