[PHOTOS] Déraillement d’un train dans Hochelaga-Maisonneuve: un wagon défonce une clôture
Un train de marchandises a déraillé jeudi et abouti dans la cour d’une résidence à Montréal
Des résidents de Hochelaga-Maisonneuve l’ont échappé belle jeudi. Un wagon de train du Canadien Pacifique (CP) s’est détaché d’un convoi et a percuté un garage avant de terminer sa course dans la cour d’une résidence unifamiliale.
Le réveil a été brutal pour Michael Constantin Serbanescu et son frère, Daniel. Vers 10 h, ils dormaient encore quand le wagon a dévalé la pente jusque dans la cour de leur maison, défonçant la mince clôture.
«Première impression, on a cru à un tremblement de terre. Puis, on s’est vite rendu compte que c’était le train. Il y a eu un crash», raconte celui qui s’est réveillé en état de panique.
La moitié du wagon était suspendue dans le vide, le nez piquait dans la cour latérale du domicile de la rue Thomas-Valin.
«La niche de mon chien se trouvait juste à côté du garage, s’il avait été à l’intérieur, il aurait été heurté», souffle Gabriel Serbanescu, propriétaire de l’immeuble jumelé endommagé.
Panique
Pour ces voisins d’un chemin de fer, les images de la tragédie de Lac-Mégantic, il y a deux ans, restent très présentes. M. Serbanescu se dit inquiet. «Après Lac-Mégantic, on a pensé que ça pouvait arriver chez nous. Le wagon double étagé, c’est beaucoup de poids sur une même plateforme. Ça fait trembler la terre», explique-t-il.
«Les trains ici ne transportent pas de cargaison dangereuse», nuance son fils.
Lise Pram, une autre propriétaire qui habite à quelques portes du lieu de déraillement, se dit elle aussi craintive. «Je me disais que ça allait arriver un jour. Au moins, il n’y a pas de blessés, pas de morts.»
Les citoyens rencontrés affirment que le trafic ferroviaire a triplé depuis 20 ans et doutent que les rails soient bien entretenus.
« Plus de peur que de mal »
Le maire Denis Coderre s’est rendu sur les lieux de l’incident en après-midi. «On est satisfaits parce qu’il y a eu plus de peur que de mal, mais ça n’excuse pas ce qui s’est passé.» Le Bureau de la sécurité des transports (BST) mène son enquête.
Dès que le ministre des Transports fédéral sera nommé, M. Coderre voudra parler avec lui de sécurité. «J’avais posé beaucoup de questions à l’ancien ministre des Transports sur le transport des matières dangereuses, question de s’assurer qu’on puisse savoir ce qui se passe sur nos rails.»
Du côté du Canadien Pacifique (CP), on précise que le convoi comportait cinq plateformes de train intermodal. «Nous avons enclenché nos protocoles d’urgence, toutes les mesures de précaution ont été prises», a assuré le porte-parole Salem Woodrow.
Ce qu’ils ont dit