Québec renie sa propre cible
Le gouvernement Couillard recule sur la protection du territoire
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Le gouvernement Couillard a renié en catimini son engagement de protéger 12 % du territoire québécois d’ici la fin de 2015.
Cet objectif était pourtant au cœur du plan d’action 2011-2015 pour la création d’aires protégées à des fins de conservation de la biodiversité. Il figurait également dans le rapport annuel 2014-2015 du ministère de l’Environnement, qui a été déposé il y a moins de deux mois à l’Assemblée nationale.
Alors que la fin de l’année approche à grands pas et qu’à peine 9 % du territoire québécois est constitué d’aires protégées (9,16 % au 31 mars 2015), le gouvernement Couillard a préféré passer à la trappe la cible de 12 %, qu’il est de toute évidence en voie de rater.
Le ministre de l’Environnement, David Heurtel, a affirmé à l’Agence QMI qu’il se concentrait sur l’objectif de créer 17 % d’aires protégées d’ici 2020, ce qui correspond à l'engagement qu'a pris le Québec en ratifiant la convention de Nagoya en 2010.
«La véritable cible du gouvernement du Québec, puis ça, ça n’a jamais changé, c’est 17 % pour 2020, puis on travaille dans ce sens-là», a-t-il dit.
Objectif réitéré
Pourtant, en juin 2014, lors d’une séance de la Commission des transports et de l’environnement, le ministre avait lui-même réitéré que l’objectif du gouvernement était de porter le réseau d’aires protégées à 12 % de la superficie du territoire québécois d’ici 2015.
À noter que le gouvernement n’a jamais annoncé qu’il faisait une croix sur la cible de 12 % et qu’il se concentrait uniquement sur l’objectif de Nagoya.
Craintes chez Action boréale
L’abandon de cet engagement est venu confirmer les craintes d’Action boréale, qui a prédit la semaine dernière que le gouvernement rejetterait le 12 % pour se concentrer sur la cible de Nagoya.
«Nous ne sommes nullement surpris de ce nouveau “ratage d’objectif”, devenu une norme récidiviste dans ce ministère, a déclaré le président de l’organisme environnemental, Henri Jacob. Nous pouvons même prévoir comment le ministre va contourner sa difficulté par une autre spectaculaire fuite en avant.»