Témoignage de l’horreur
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Il a vécu cinq ans à Moscou, deux ans en Inde, avant de s’établir à Chicago. Originaire du Saguenay, le journaliste globe-trotter Frédéric Lavoie est de retour dans son patelin pour présenter son livre Ukraine à fragmentation, un témoignage bouleversant sur les absurdités de la guerre et ses horribles dommages collatéraux.
Bien sûr, le sujet a été traité de toutes les façons. Mais le jeune auteur québécois surprend grandement par sa façon de dénoncer les atrocités de la guerre, en particulier celle opposant les rebelles et les autorités ukrainiennes «qui ont fait 4700 morts de trop».
Au début de 2015, Frédérick Lavoie se trouvait là-bas quand il s’est retrouvé devant la scène déchirante des obsèques d’un petit garçon de quatre ans, emporté par une roquette égarée.
« L’inexplicable »
Dans son livre, l’auteur s’adresse au petit Artyom, pour tenter de lui expliquer l’inexplicable: «Tu es un dommage collatéral, Artyom. Personne ne voulait ta mort, mais tu es mort quand même...»
Cette guerre se répète partout, dénonce en entrevue le journaliste qui se défend d’être un reporter de guerre. «Parce que la guerre me répugne...»
Dans son deuxième livre, il s’indigne contre «tous ceux qui ont atteint l’âge de la raison et qui continuent malgré tout à applaudir la mort, à nourrir la haine, à propager le faux, à charger les canons...»
Il explique encore à la jeune victime, relativement à la situation en Ukraine: «Lorsque la paix sociale a le goût quotidien de la torture, de l’oppression, et de l’absence de liberté, il est compréhensible qu’un peuple à bout de souffle prenne la rue pour chasser un régime dictatorial... Il ne veut pas la guerre; il l’obtient malgré lui».
Mais comme toute médaille a un revers, l’auteur prend soin d’ajouter que «les combattants censés libérer le peuple de l’oppression se transforment eux-mêmes en oppresseurs, souvent pires que le régime en place».
En entrevue, Frédérick Lavoie nous raconte qu’il venait de terminer son manuscrit lorsque la communauté internationale a été choquée par la découverte du petit garçon syrien trouvé mort sur une plage de Turquie. «Un autre cas de l’absurdité humaine», déplore-t-il.
L’auteur souhaite que son livre donne lieu non pas à un film, mais à une pièce de théâtre. D’ici là, il souhaite la diffusion en sol européen d’Ukraine à fragmentation.
Maintenant disponible, le livre Ukraine à fragmentation est publié par La peuplade, un éditeur du Saguenay, qui, depuis dix ans, a publié une soixantaine de livres, en donnant souvent une première chance à de nouveaux auteurs.
Le lancement public à Chicoutimi aura lieu, ce mardi 1er décembre, à 17 h, au Bar à Pitons.