Le rapport du VG permettra à Barrette de mieux négocier avec les médecins
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Gaétan Barrette veut profiter de l’indignation de la population à la suite de la publication du rapport de la vérificatrice générale pour faire le ménage dans la rémunération des médecins.
«Pour moi c’est Noël», a lancé le ministre de la Santé à l’entrée du caucus de son parti jeudi. «C’est un cadeau, la vérificatrice générale est dans le cadeau», a-t-il ajouté.
Dans un rapport publié vendredi, la VG Guylaine Leclerc rapporte que l’État a dépassé de plus de 400 M$ son enveloppe budgétaire prévue pour payer le salaire des médecins entre 2010 et 2015. Elle déplore aussi l’absence de suivis quant aux incitatifs donnés aux docteurs, même en l’absence de résultats.
Le ministre Barrette tente ainsi de renverser la vapeur et d’utiliser à son avantage un document qui lui vaut de nombreuses critiques de l’opposition depuis trois jours. Le Parti québécois dénonce encore aujourd’hui la complaisance du gouvernement avec les médecins.
Il veut se servir de l’analyse de la VG pour renégocier l’entente avec les médecins qui prend fin en 2016. «Je me retrouve dans une position extraordinairement favorable en terme de négociation parce que ça devient un débat de société. Allons-nous comme gouvernement nous assurer que pour ce qu’on paie, on a les services requis? La loi 20 c’est exactement ça. Doit-on aller plus loin ? Oui», a lancé l’ancien président de la Fédération des médecins spécialistes.
«La vérificatrice lève le voile sur un paquet de paramètres. La vérification, les livrables, l’obligation d’avoir dans une entente que les mesures incitatives donnent des résultats. C’est clair que la prochaine entente on va corriger tout ça. Il n’y a plus rien qui va sortir de la boite de pandore budgétaire», a-t-il ajouté.
L’entente entre Québec et les médecins se termine l’an prochain et Gaétan Barrette «envoie aujourd’hui un message à la communauté médicale» : à l’avenir, ce qui va être écrit dans le contrat «devra se réaliser».
«Le rattrapage salarial est fait. Maintenant, on doit montrer à la population que ce que l’on négocie donne des résultats. À date, ça n’a pas été fait», a-t-il reconnu. Il laisse d’ailleurs qu’il pourrait abandonner les incitatifs et utiliser un bâton. «Si vous n’atteignez pas l’objectif, on vous coupe», a-t-il expliqué.