Bellemare fustige la CSST
L’avocat déplore le salaire offert au porte-parole Claude Legault
Marc Bellemare n’en revient tout simplement pas que la CSST ait payé 750 000 $ pour que le comédien Claude Legault apparaisse dans ses publicités. «Ils ont fourré combien de victimes pour pouvoir se payer ça», s’indigne l’ex-ministre de la Justice.
L’avocat qui représente plusieurs victimes en litige avec la Commission s’est dit profondément insulté en apprenant la nouvelle révélée lundi matin dans La Presse. «Il y a des accidentés qui doivent se battre pour avoir des services quand la CSST a 750 000 $ pour payer un artiste qui parle en son nom. C’est ridicule», soupire Marc Bellemare, qui accuse la CSST de vouloir seulement se donner une belle image.
Naïf
Ce dernier remet en doute les impacts allégués de la campagne publicitaire sur le bilan des accidents de travail au Québec. «C’est naïf de penser qu’un gars va éviter un accident de travail demain parce qu’il a vu Legault à la télé. C’est prendre les gens pour des imbéciles», ajoute-t-il, croyant nul l’effet préventif des publicités.
L’argent investi en publicité par la Commission aurait pu avoir bien d’autres utilités, selon Marc Bellemare. «Les accidentés s’appauvrissent sans arrêt à cause de leur accident. Ils perdent partout. Il faut être au-dessus de ses affaires pour penser qu’on a 750 000 $ à donner. Ça montre que la CSST n’est pas du côté des travailleurs. On ne vit pas dans le même monde», déplore l’avocat.
Vives réactions
Plusieurs personnes l’ont d’ailleurs contacté pour réagir lundi, comme Karine Soares, agente de prévention chez Cattara. Celle qui œuvre en appui aux accidentés du travail était aussi choquée de la nouvelle publiée lundi.
«Je n’ai rien contre M. Legault, mais je doute fortement qu’il y ait un lien. Et les statistiques montrent qu’il n’y a aucune baisse. On peut faire dire ce qu’on veut aux chiffres. Ils font diminuer leurs chiffres en refusant des demandes», relate Mme Soares, précisant que selon des rapports publics, près de 20 000 demandes par année seraient refusées.
Karine Soares refuse de lancer la pierre à Claude Legault, mais demande maintenant des comptes à la CSST. «Je n’ai rien contre le fait d’embaucher un porte-parole, mais ça me fâche de voir qu’on lui fait dire n’importe quoi. Je trouve ça écœurant qu’on ne nous dise pas les vrais chiffres.»