Poëti défend le cadeau de 800 000 $ fait à Air Canada avec le Fonds vert
800 000$ puisés dans le Fonds vert donnés à Air Canada
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Robert Poëti se porte à la défense d’une subvention de 800 000 $ que son ministère a versée à Air Canada avec l’argent du Fonds vert.
«On le fait dans les cas précis où on a des gains. Air Canada a investi 21 M$ pour réduire ses émissions de GES. On a mis 800 000 $. Au prorata, c’était dans les normes du programme», a affirmé le ministre des Transports en entrevue avec le Bureau parlementaire mardi.
Le Journal a révélé la semaine dernière que Air Canada a profité d’un cadeau de 800 000 $ pour installer des ailettes sur quatre Boeing 767, financé par le Fonds vert, destiné à la lutte aux changements climatiques. Ce n’est pas la seule entreprise à avoir bénéficié d’une aide de ce type. Le Groupe Desgagnés a obtenu 4,2 M$ pour convertir six navires au gaz naturel liquéfié. Les ports de Montréal et de Québec ont recueilli 3 M$ chacun pour électrifier un terminal de croisière et pour brancher à quai des navires.
«On a des cibles de réduction de GES. On investit dans l’aérien, le ferroviaire et le maritime», s’est justifié M Poëti. Il ajoute que David Heurtel a promis la semaine dernière de faire le ménage dans le Fonds vert, mais il espère qu’il y «aura toujours de la place pour les entreprises qui font des efforts pour réduire leurs émissions».
Incitatif
Mais pourquoi subventionner des entreprises qui font déjà des profits? «C’est un incitatif pour faire bouger les gens vers l’environnement. On subventionne de 8000 $ l’achat de voitures électriques pour tout le monde, y compris les millionnaires qui achètent des autos à leurs enfants. On récompense le geste environnemental», a souligné M. Poëti.
Les normes citées par Robert Poëti pour justifier ces subventions ne sont toutefois pas les plus solides. Le Journal rapportait que les subsides du Fonds vert ne sont basés sur aucun objectif précis et mesurable, selon un rapport confidentiel de la vérificatrice générale qui sera rendu public en février.
Dans le rapport rédigé en décembre dernier, le commissaire à l’environnement et au développement durable dénonce le ministère de l’Environnement et le ministère des Transports. Ces derniers n’ont toujours pas «déterminé des objectifs précis, mesurables et axés sur les résultats» pour évaluer l’apport du Fonds vert à la lutte aux changements climatiques, peut-on lire dans le document.