Kyoto hors du temps
Serge Bilodeau, 51 ans, globe-trotter aguerri qui avait foulé le sol des cinq continents à 26 ans et pour qui la passion des voyages ne s'est jamais estompée. Accompagné de sa conjointe Nancy Côté, il a vécu une merveilleuse aventure au Pays du Soleil Levant.
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KYOTO, Japon | Comme la plupart des visiteurs qui foulent le sol du Japon pour la première fois, notre périple a débuté à Tokyo, ville mythique de la démesure.
On y trouve la gare la plus achalandée au monde (Shinjuku), la plus grande intersection piétonnière au monde (Shibuya), une foule dense, des heures de pointe démentes... Agoraphobes, s’abstenir.
Une fois que vous avez apprivoisé ce premier choc, vous pouvez profiter de tous les attraits du Pays du Soleil levant, de son système de transport public impeccable et d’un climat plus doux qu’au Québec.
Vite, nous avons quitté la mégapole pour nous diriger vers Kyoto quelque 500 km plus loin (seulement 2 h 30 en Shinkansen, le train à haute vitesse).
Ancienne capitale de l’Empire nippon, d’une dimension plus humaine avec ses 1,5 million d’habitants, Kyoto regorge de palais, châteaux et temples, très différents les uns des autres. Il faudrait des semaines, sinon des mois pour les voir tous, c’est pourquoi il est impératif de bien cibler ceux qui nous attirent le plus.
Des temples
L’ancien Palais impérial, le château de Ni-jo, le Heian Jingu (le temple rouge), le Gingaku-ji (le temple d’argent), le Kiyomizu-dera, le To-ji, les monuments les plus connus sont tous dignes de mention et sont un ravissement pour l’œil.
L’incontournable Kinkaku-ji, l’incroyable «temple d’or», bardé en majeure partie de feuilles d’or, est situé devant un lac qui nous renvoie, deux fois plutôt qu’une, toute sa majesté et son éclatante lumière pour peu qu’on s’y soit présenté en fin de journée afin d’avoir le soleil dans le dos.
Nous avons spécialement apprécié notre visite au Daigo-Ji, petit temple un peu à l’écart de la ville dans un décor enchanteur, sur un site qui figure au patrimoine mondial de l’UNESCO. L’éloignement du centre-ville fait que nous nous y sommes retrouvés pratiquement seuls. Un moment de relaxation comme celui-ci est toujours le bienvenu au Japon.
Dans cette tournée des temples de la région, on se doit également d’inclure le Fushimi Inari, le temple aux centaines de torii vermillon qui forment un passage jusque dans les hauteurs de la montagne. Il faut grimper un peu dans le sentier afin d’avoir un peu plus de quiétude car, à la base, les bus font descendre des hordes de touristes en quête de «LA» photo devant les torii. Plus on monte, plus ça devient tranquille et... féerique.
Autres attraits
Kyoto a également d’autres attraits majeurs afin de ne pas non plus faire une «indigestion» de temples. C’est toujours plaisant d’y mettre de la variété...
En plein centre-ville, le marché couvert Nishiki vous permet de voir, sentir et goûter toute une gamme de produits japonais qui vous sont souvent inconnus. C’est une occasion pour de belles découvertes (d’autres, moins belles...). Profitez-en pour y acheter votre thé à ramener directement du grossiste.
Certains la décrivent comme un attrape-touristes, mais une fois que vous savez que les tarifs de restauration y sont plus élevés qu’ailleurs, l’allée Pontocho émerveillera à coup sûr par sa beauté. Vieille, étroite, éclairée par des centaines de lanternes, cette ruelle bordée de restaurants, longue d’environ 500 m, est fantastique à parcourir en flânant. Les habitants de Kyoto la considèrent comme la plus belle rue de leur ville. Nous avons donc accepté de nous «faire avoir» en mangeant au Mimasu-Ya, déchaussés, à genoux sur le tatami, à profiter pleinement de l’atmosphère. De l’ambiance, dans certains cas, ça se monnaye. Dans ce cas-ci, ce fut un excellent investissement.
Gion
Enfin, une visite à Kyoto ne pourrait être complète sans «vivre» Gion, le quartier authentique et multicentenaire des geishas. Si vous êtes chanceux, vous les apercevrez déambuler dans la rue entre deux rendez-vous. Contrairement à bien des croyances, la geisha n’offre aucun service sexuel. Celle-ci est plutôt une compagne de conversation, qui exécute des chants, de la danse, de la poésie...
Gion est unique avec ses murs de pierres et de cèdre rouge qui affichent sans retenue les marques du temps. Circuler dans Gion, c’est un retour dans le passé. Un beau quartier en majorité piétonnier, qui hormis l’électricité, est identique à ce qu’il était il y a 600 ans et sans doute à ce qu’il sera encore dans 100 ans.
Nous avons vraiment aimé Tokyo, Hiroshima, Nikko, le mont Fuji, le quartier Dotonbori à Osaka ou Miyajima, mais unanimement, Kyoto fut sans contredit un coup de cœur indétrônable.