Narcissisme périlleux
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«Pornographie juvénile dans une école secondaire»: le titre fait frémir. Ce ne sont pourtant pas des pédophiles; juste de jeunes inconscients. Des filles ont envoyé des selfies érotiques à des garçons, qui ont partagé ça entre eux comme des trophées. L’école l’a su, elle a appelé la police, suspendu les garçons, sermonné les filles.
La Commission scolaire se drape dans le secret sous prétexte d’enquête. Je m’objecte à cette manie des écoles de renvoyer les fautifs à la maison. Comme si on éduquait un jeune en l’envoyant jouer au PlayStation dans son sous-sol!
Danger
La police reconnaît que, techniquement, il s’agit de production et de diffusion de matériel pornographique juvénile, même si la mineure est consentante et si le diffuseur est sans malice. Ils ne réalisent pas que l’image impudique peut leur pourrir l’existence: arme de chantage lors d’une rupture ou aux mains de vrais pédophiles grâce à une capture d’écran.
Les ados publient impulsivement sur les réseaux sociaux et par textos. À LCN, cette semaine, des mères de jeunes fugueuses racontaient le désespérant jeu du chat et de la souris pour suivre leurs filles, endiguer la prochaine bêtise, le mauvais ami.
Persévérer
Nous, parents, vivons tous cela à des niveaux plus ou moins dramatiques. Les jeunes crient au viol de leur intimité, mais il faut continuer, perquisitionner les téléphones, vérifier les Facebook, y compris les messages privés. Pas pour les engueuler, mais pour leur expliquer.
Ils manipulent bien la technologie, mais ils ignorent souvent le côté sombre du genre humain et ne voient pas bien loin. L’envie d’être aimé comme dans les films, d’être prospère comme dans les pubs, d’être forts et libres comme des adultes les pousse au rêve... et au risque.
Notre mission la plus difficile et la plus souffrante est de les protéger contre eux-mêmes. On n’y arrive pas toujours. Mais on n’a pas le droit de renoncer.