La situation est intenable selon le personnel en psychiatrie de l'hôpital du Saint-Sacrement
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Manque criant de personnel, recours aux agences privées... Les employés du service de psychiatrie de l'hôpital du Saint-Sacrement dénoncent leurs conditions de travail «inacceptables» depuis qu'ils sont passés sous la gouverne du CIUSSS de la Capitale-Nationale.
La grogne est telle que ces travailleurs interpellent le ministre Gaétan Barrette dans une pétition signée par plus d'une quarantaine d'infirmières, infirmières auxiliaires et préposés aux bénéficiaires, et dont le Journal a obtenu copie.
Le risque pour la sécurité des employés et des patients augmente de semaine en semaine, selon les employés. Ils font état d'un manque aigu de personnel de remplacement formé en santé mentale, ainsi que du recours accru à du personnel d'agence non spécialisé en psychiatrie.
«Depuis que le CIUSSS (Centre universitaire intégré de santé et de services sociaux) a pris la gestion intégrale des remplacements, nous constatons une incapacité de prévoir à court terme l'assignation des ressources», déplorent les signataires de la pétition.
Heures supplémentaires
L'hôpital du Saint-Sacrement compte 44 lits en santé mentale, en plus d'une urgence psychiatrique. «Il y a un gros manque de personnel. Les heures supplémentaires volontaires et obligatoires ont augmenté de façon épouvantable. Des infirmières doivent faire le travail de préposés qui ne sont pas remplacés. S'il y a un code blanc (agression physique), le personnel d'agence ne sait pas quoi faire. Les infirmières ne se sentent pas en sécurité», commente un employé qui a requis l'anonymat.
Transferts précipités
Les problèmes s'accumulent également en psychiatrie au CHUL et à l'Enfant-Jésus, de même que dans les services de gériatrie et de liaison du CHU, qui sont sous la responsabilité du CIUSSS depuis la fin novembre, en vertu de la réforme Barrette.
«C'est fou! Le CIUSSS est complètement dépassé. Il est encore à se structurer, alors qu'il doit gérer 900 nouveaux employés du CHU, tous postes confondus. Les directions avaient demandé au ministère de la Santé un délai jusqu'en avril 2017. Cela a été refusé. Le CIUSSS a retardé l'embauche d'employés, alors que ça urge», fustige la présidente du syndicat des professionnels en soins du CHU de Québec, Guylaine Boulanger.
Le CIUSSS dit prendre la situation très au sérieux. Un blitz d'embauches est en cours, afin de tenter de combler les postes vacants.