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Pas de camion-resto cet été

L’Épicurien mobile a décidé de le remiser, alors que la Ville n’ose pas se lancer dans la cuisine de rue

Laissant de côté la bouffe de rue cette année, Hugo B. Lamarre se concentre désormais sur le nouveau restaurant Les Méchants Moineaux, un snack urbain «branché et sans fla-fla» sur Saint-Jean.
Photo Le Journal de Québec, Jean-François Desgagnés Laissant de côté la bouffe de rue cette année, Hugo B. Lamarre se concentre désormais sur le nouveau restaurant Les Méchants Moineaux, un snack urbain «branché et sans fla-fla» sur Saint-Jean.

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Devant l’inaction de la Ville de Québec quant au lancement d’un projet pour permettre aux camions de cuisine de rue d’opérer dans la capitale, le camion de l’Épicurien mobile restera au garage l’été prochain, ont tranché Claude Lamarre et ses fils Hugo et Étienne, en janvier.

Les Lamarre ont plutôt décidé de consacrer leur énergie à un nouveau restaurant, Les Méchants Moineaux, ouvert depuis un mois dans les anciens locaux du Bel-Gaufre, rue Saint-Jean.

«On s’est assez battus l’an passé pour se faire dire non trop de fois, on n’a pas d’énergie pour ça, explique Hugo B. Lamarre. On a eu l’occasion de reprendre le local du Bel-Gaufre, donc on a décidé il y a un mois et demi qu’on mettait une pause sur le camion», poursuit le restaurateur.

Même si un revirement de situation survenait dans le dossier, pas question de revenir sur la décision de remiser le camion. «Rien n’empêche qu’éventuellement on recommence, mais pas là», indique-t-il.

Pas payant

Les Lamarre ont acquis et remis en état l’ancien camion de l’émission L’épicerie, il y a deux ans. Le camion-restaurant a commencé ses activités en 2014, puis a vécu sa première saison estivale complète en 2015, où il a participé à quelques fêtes et événements.

«C’est pas assez lucratif. Je ne vivais pas de ça», fait remarquer Hugo B. Lamarre, qui a opéré son propre camion de cuisine de rue, Les brigands, il y a quelques années à Montréal.

Peu confiant pour l’été

Il s’explique mal pourquoi les élus de Québec tardent à lancer un projet-pilote.

«Ce n’est pas de la compétition pour les restaurateurs, affirme-t-il. Quand j’avais mon food truck à Montréal, il y avait un Subway et un McDonald’s à côté, et il y avait un line-up partout. [...] Et on ne demande pas d’être dans les rues: on parle de places stratégiques comme la promenade Samuel-De Champlain, la baie de Beauport», expose le jeune homme d’affaires.

Au lendemain de la sortie publique du copropriétaire de Nourcy, Michel Bellavance, qui demande à la Ville de faire part de ses intentions au plus vite, Hugo B. Lamarre affiche peu d’optimisme.

«Si le débat est relancé, c’est que ça n’avance pas, estime-t-il. Il va se battre comme nous pour se faire dire par la Ville qu’elle n’est pas prête, que les restaurateurs ne sont pas prêts. Mais ça fonctionne partout dans le monde. Pourquoi pas ici?» déplore l’entrepreneur.

Pendant ce temps, à Montréal, la cuisine de rue prend de l’ampleur...

2013 et 2014

  • Un projet-pilote est testé dans 2 arrondissements: Ville-Marie (centre-ville) et Rosemont–La-Petite-Patrie
  • 30 camions et 24 emplacements en 2014

2015

  • Fin du projet-pilote, la bouffe de rue s’installe pour de bon
  • 35 camions
  • 42 emplacements dans 5 arrondissements (ajout de Côte-des-Neiges–Notre-Dame-de-Grâce, Mercier–Hochelaga-Maisonneuve et Verdun)

2016

  • 5 sites extérieurs accueillent quelques camions-restaurants pour la première fois en hiver
  • 2 arrondissements s’ajoutent (pour un total de 7) : Le Sud-Ouest et Rivière-des-Prairies–Pointe-aux-Trembles
  • 38 emplacements prévus

Les élus se pencheront sur la question

Stéphanie Martin, Le Journal de Québec

L’administration Labeaume se penchera sur la question de la cuisine de rue à Québec au cours des prochaines semaines.

Le maire Régis Labeaume répète depuis plusieurs mois que la Ville n’est pas fermée à la présence des restaurants mobiles dans ses rues. Mais il veut d’abord se donner le temps d’observer comment se déroule le projet-pilote de Montréal.

Mardi, son attaché de presse, Paul-Christian Nolin, a confirmé au Journal que les élus du comité exécutif recevront d’ici quelques semaines une présentation des fonctionnaires de la Ville qui exposeront les tenants et aboutissants du dossier. Il y aura ensuite une discussion.

Étudier les avenues

«À ce moment-là, on va discuter des prochaines étapes. On verra quelles seront les avenues qui seront privilégiées sans présumer de quoi que ce soit.» L’administration municipale veut aussi inclure les restaurateurs dans la réflexion.

Du côté de l’Association des restaurateurs du Québec, le vice-président aux affaires publiques, François Meunier, a indiqué que son organisation n’empêchera pas l’instauration de la cuisine de rue à Québec. «On veut l’équité commerciale, fiscale et réglementaire. La mise en place de cette nouvelle offre doit se faire de manière structurée. La Ville va devoir s’inspirer du modèle de la Ville de Montréal.»

Le propriétaire de la caravane Les petits bonheurs d’antan, Philippe Goyette, pense que «c’est une question de temps» avant que la capitale imite la métropole.

En ce moment, il stationne le véhicule dans lequel il cuisine des beignets sur les terrains privés des supermarchés de la région. Mais si Québec le permettait, «on pourrait être ouvert à s’installer dans les endroits publics», laisse-t-il entendre.

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