Comment prendre soin de maman selon un guide de 1924
«Si vous ne pouvez vous suffire à vous-même, vous ne pourrez prendre soin ni de votre mari ni de votre famille.» Voilà l’un des sages conseils que contient le guide informatif Comment prendre soin de maman publié par le ministère de la Santé en 1924.
Aujourd’hui, la lecture de ce petit guide fait bien rire. Voici donc, en résumé, 12 conseils tirés textuellement de ce petit bijou:
1. La santé repose elle-même sur 10 choses simples: du soleil, de l’air, de l’eau, des aliments, du travail, du repos, de la récréation, de l’exercice, du bien-être et du courage.
2. Chaque mari est intéressé à connaître le poids de sa femme. On trouvera ci-après un petit tableau qui indique quel devra être le poids d’une femme rendue à maturité.
3. Non seulement votre peau, mais votre économie interne (on serait tenté de dire votre département de l’intérieur) requiert une certaine quantité d’eau. Buvez trois bonnes tasses d’eau par jour, chaude ou froide, selon votre préférence. C’est-à-dire une tasse avant le déjeuner, une au cours de l’après-midi et une vers le milieu de l’après-midi.
4. Vous devez surveiller votre propre alimentation de plus près encore, s’il se peut, que lorsqu’il s’agit de la nourriture que vous destinez à votre mari et à vos enfants.
5. Vous vous êtes préoccupée si ardemment et depuis si longtemps du goût des autres, que vous ne savez guère plus vous-même quels sont vos mets préférés. En vérité, c’est par trop fort! Si vous aimez les panais, mangez-en et laissez les autres déguster des navets, si c’est leur goût!
6. Quand le troisième commencera à manger sa viande et ses pommes de terre soigneusement coupées, il est plus que probable que votre repas sera froid. Mais voilà que, fort heureusement, votre excellent mari vient vous prêter main-forte. Il ne veut pas être à court de bons soins à l’égard de sa femme. Il sait comment trancher un bifteck. Il n’ignore pas non plus que son épouse préfère l’entame, et il la lui offre. Il dispose les pommes de terre et la sauce avec un certain art, dans l’assiette qu’il prépare, et il ne manque pas de trouver un couvercle d’ustensile quelconque – bien propre – qu’il place sur les aliments.
7. Si vous ne voulez pas travailler, vous ne pouvez pas être heureuse. Aussi, devez-vous vous intéresser profondément à votre travail, si vous désirez que celui-ci devienne intéressant.
8. N’oubliez pas de vous asseoir, et ne demeurez pas debout quand vous avez la chance de prendre un siège. Ne travaillez pas constamment. Faites en sorte que le travail de l’avant-midi soit coupé par une halte, ou, tout au moins, par une pause. Faites le ménage petit à petit. Rien ne fatigue plus que le désordre.
9. Avez-vous l’intention de vous lever à cinq heures et demie, demain matin? Alors, couchez-vous à neuf heures. Chaque maman requiert neuf ou dix bonnes heures de sommeil.
10. Enseignez aux petits enfants à aider leur maman, et laissez-leur voir que vous appréciez les services rendus. Rien ne fait plus plaisir aux bons enfants que de prêter main-forte à leur mère. [...] Que chacun veuille donc avoir l’obligeance d’aider sa maman. D’ailleurs, n’est-ce pas là la coutume canadienne?
11. «Je n’ai rien de bon aujourd’hui», disait une certaine dame. Quel désœuvrement! Jamais une vraie maman ne tient un tel langage. Chaque jour, elle accomplit quelque bonne et belle œuvre. Le travail est la source d’indicibles joies, surtout pour celle qui sait bien travailler. Aussi chaque maman doit-elle projeter de faire chaque jour quelque chose d’utile en même temps qu’agréable.
12. Il ne faut pas que la maman soit importunée ou harcelée de toutes parts, ni qu’elle soit tracassée ou opprimée. Les obsessions de l’esprit sont les pires ennemis de la santé et du bonheur. Chaque maman doit posséder sur elle-même une emprise parfaite, de même qu’elle doit avoir ce courage et cette foi qui transportent les montagnes.