Le milieu sportif comblé
Athlètes et intervenants sont fiers de voir le rêve olympique reprendre vie à Québec
Même si le maire Régis Labeaume a clairement mentionné que Québec n'était pas (encore) en mode olympique, la simple perspective de voir le rêve prendre forme de nouveau a eu l'effet d'un vent de fraîcheur dans le milieu sportif de la région.
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«Comme athlète, c'est un rêve de prendre part à des Jeux olympiques chez soi. Juste de voir le support que les athlètes reçoivent de leur public quand ils sont chez eux dans une compétition internationale, ça donne une bonne idée de ce qu'ils peuvent ressentir», a indiqué le patineur de vitesse Laurent Dubreuil, qui aurait 33 ans si Québec devait se transformer en terre d'accueil des Jeux olympiques en 2026.
«C'est sûr que si on obtient des Jeux, je pousserai pour me rendre jusque là. Aux derniers Jeux, le Néerlandais qui a gagné l'or sur 1000 m avait 32 ans. C'est plutôt rare, mais c'est faisable», a ajouté Dubreuil.
Pour lui, il ne fait aucun doute que si les Jeux reprennent une dimension plus modeste, Québec peut non seulement agir comme ville hôtesse, mais aussi se démarquer.
«Quand on regarde les Jeux dans le passé, les villes intimes et où il y a de la neige comme Québec sont véritablement celles qui ont fait la réputation des Jeux d'hiver. Plusieurs parlent encore de Lillehammer comme les Jeux les plus appréciés.
«Il y a eu bien des folies depuis et ça a ramené tout le monde à l'ordre. Si le désir du CIO est vraiment de ramener les Jeux à la source, Québec peut devenir une ville parfaite pour les recevoir. On est des athlètes, mais aussi des citoyens. Toute personne qui est le moindrement sainte d'esprit conclurait que des Jeux à 50 milliards comme à Sotchi, ça n'a aucun sens», a-t-il commenté.
Le paternel reste prudent
De son côté, le paternel et directeur de la Fédération de patinage de vitesse du Québec, Robert Dubreuil, semblait tout aussi heureux que son fils, mais préférait rester sur ses gardes.
«La démarche du CIO et de M. Labeaume, c'est certainement un pas vers une ouverture pour renouer avec le rêve olympique, mais je vais attendre avant de célébrer. Disons que depuis 1995, on n'est pas à une déception près dans ce dossier», a rappelé celui qui a vécu cinq Jeux olympiques comme athlète et dans divers autres rôles.
«Le CIO n'est plus en position aussi solide que par le passé. À Sotchi, c'était tellement démesuré que ça n'avait pas le choix d'en arriver là. J'ai tendance à croire qu'il y a une volonté réelle de changement au CIO», a-t-il analysé.
Selon lui, même si le maire de Québec s'est montré prudent, la démarche est déjà bien entamée.
«Pour que son idée change de la sorte sur les Jeux olympiques, il sait certainement des choses que l'on ne sait pas encore. Il n'aurait rien à gagner à lancer quelque chose en l'air de très tentatif. Je crois que le projet a des bases solides qui seront solidifiées à Lausanne.»
La question de la montagne
En ce qui concerne l'éternelle question de la montagne, la skieuse Marie-Michelle Gagnon, qui a connu une saison internationale couronnée de succès, continue de croire au potentiel du Massif, sans sourciller si la solution devait passer par une candidature conjointe avec une autre ville.
«Pour la descente des hommes, on ne sait pas trop, mais pour les femmes c'est une montagne parfaite avec une très belle piste, très technique. Avec la vue sur le fleuve, ce serait vraiment magnifique et il y a toujours des façons d'améliorer le parcours.
«Je vois mal le raisonnement d'aller à l'autre bout du pays à Whistler, mais Lake Placid, c'est assez proche. Il faut qu'il y ait des ajustements parce qu'il n'y a presque plus de villes qui peuvent être candidates. Ce serait un événement énorme et rassembleur pour Québec et le monde entier verrait à quel point on vit dans un bel endroit», a-t-elle indiqué.