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Une candidature olympique pour Québec en 2026?

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Le rêve olympique, que tout le monde croyait mort et enterré à Québec, pourrait bel et bien renaître. Courtisé par le CIO, Régis Labeaume se rendra à Lausanne le 11 avril afin de discuter d’une potentielle candidature pour les Jeux d’hiver en 2026.

Dans les dernières années, le maire de Québec a dénoncé plusieurs fois le «gigantisme» des Olympiques et ses «coûts astronomiques» pour les contribuables. Pas plus tard qu’en juillet dernier, il invitait son homologue de Toronto à y penser deux fois plutôt qu’une avant de se lancer dans l’aventure pour les JO de 2024.

Or, le 4 décembre dernier, il a reçu un coup de fil du Comité international olympique (CIO) qui pourrait tout changer. Le président Thomas Bach souhaite le rencontrer en Suisse afin de lui expliquer en personne le nouveau cadre de référence, l’«Agenda olympique 2020». Les nouvelles règles du CIO, rappelons-le, permettront notamment des candidatures conjointes, afin de réduire les coûts.

«On n’est pas en mode olympique»

«Je n’ai pas changé d’idée. Tout ce que j’ai dit, je le maintiens encore. On n’est pas en mode olympique, on s’en va écouter. Je ne peux pas aller là-bas sans que vous le sachiez alors je vous le dis, je suis transparent», a déclaré le maire Labeaume, jeudi, en conférence de presse.

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Photo Le Journal de Québec, Stevens Leblanc

«Moi, je ne suis pas encore convaincu. J’ai besoin d’être convaincu pour convaincre Sam (Hamad) et pour convaincre le premier ministre. Il y a quelqu’un qui veut nous faire un pitch. On va l’écouter. Après ça, on va se faire une tête avec le gouvernement du Québec.»

Le ministre Hamad, à ses côtés, lui a offert tout son soutien. Il s’est dit «très heureux d’apprendre cette bonne nouvelle» pour Québec, évoquant des retombées économiques et touristiques importantes pour la ville si elle s’associait à une autre ville afin de limiter considérablement les investissements dans les infrastructures sportives.

Régis Labeaume a martelé qu’il n’a pas l’intention d’investir dans une piste de bobsleigh à 135 M$. Encore moins dans des sauts à ski. L’enjeu de la montagne qui ne satisfait pas aux standards de la FIS est «crucial», a-t-il aussi rappelé. Il a déjà contacté la mairesse de Whistler et le maire de Lake Placid qui se sont montrés intéressés par une éventuelle alliance. La Ville de Calgary n’est pas exclue non plus, même si elle pourrait présenter, seule, une candidature pour 2026.

Beaucoup de «si»

«Dans les prochaines années, si nous décidions de porter notre candidature, il nous faudrait rassembler les conditions suivantes: une acceptabilité forte et indéfectible de la population, le soutien des différents ordres de gouvernement, le respect du cadre financier de la Ville de Québec et des chances très réelles d’être sélectionnés au niveau canadien et par le CIO», a insisté le maire Labeaume, qui veut d’abord être rassuré par le CIO sur la notion de «jeux modestes».

«À la lumière de ça, on fera une analyse et on se demandera si on continue. Aujourd’hui, je ne peux pas vous garantir ça. La population de Québec connaît ma position quant aux Jeux olympiques et jusqu’à nouvel ordre, elle n’a pas changé.»

Les intentions méconnues du Comité olympique canadien influenceront aussi la suite des choses, a insisté le maire Labeaume. Si Toronto, par exemple, plongeait pour les JO d’été en 2028, il serait étonnant que le Canada présente une candidature pour obtenir les JO d’hiver en 2026.

L’ÉVOLUTION DE LA PENSÉE DU MAIRE en 5 CITATIONS

1. «La décision qui a été prise, c’est de ne plus prioriser 2022. Mais nous demeurons en mode olympique, ça, c’est certain.»
— Septembre 2011
 
2. «À court terme, c’est non, je ne veux pas qu’on entretienne cet espoir-là. On n’est pas pressé. On a le temps et on sait où on s’en va.»
 
— Novembre 2014
3. «Je dirais au maire de Toronto, s’il ne veut pas y aller, qu’il ne se gêne pas. (...) Pensez à vos contribuables.»
 
— Juillet 2015
4 - «Quand on fait attention aux Olympiques, c’est parce que c’est un désastre financier à chaque fois.»
 
— Juillet 2015
5. «Si un jour on devenait candidat, ça serait les Olympiques les plus modestes de l’histoire, mais les plus heureuses et les plus agréables.»
 
— Août 2015
 

3 ALLIÉS POTENTIELS POUR UNE CANDIDATURE

  • Lake Placid (État de New York)
  • Vancouver-Whistler
  • Calgary 
«J’ai communiqué avec les maires de ces trois villes pour discuter avec eux de cette hypothèse. Une telle alliance permettrait de diminuer dramatiquement ( sic) le coût total des investissements en infrastructures et rendrait les Jeux financièrement plus abordables.» 
 
— Régis Labeaume, maire de Québec 

La montagne au cœur du dossier

STÉPHANE CADORETTE
Le Journal de Québec

Le Massif? Whistler? Lake Placid? L'épineux sujet de la montagne qui doit répondre aux standards de la Fédération internationale de ski (FIS) pour certaines épreuves olympiques occupera de nouveau une place de choix dans l'analyse actuelle d'une potentielle candidature olympique.

Les récentes ouvertures du CIO laissent entrevoir la possibilité de tenir certaines épreuves comme la descente masculine, le combiné et le Super G dans une ville partenaire. Toutefois, l'option d'un rehaussement de la montagne au Massif semble toujours bien en vie.

«On a une proposition démontable pour la montagne et c'est non invasif. C'est très technique, Patrice est là-dessus», a révélé le maire Labeaume.

Le Patrice auquel il faisait allusion, c’est Patrice Drouin, de Gestev. Ce dernier a refusé de s’avancer sur ladite proposition.

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Photo Le Journal de Québec, Stevens Leblanc

«Si les solutions qu’on va proposer sont acceptables aux techniciens de la FIS, ce sera peut-être plus au Massif que ça se passera. Mais je ne peux pas expliquer davantage quelle sera la solution parce que je dois la valider avant avec la FIS. Ce n'est pas un obstacle incontournable», a mentionné Patrice Drouin, le président de l’entreprise qui a organisé de nombreux événements sportifs au fil des ans à Québec.

«En 2002, il y a eu une homologation signée pour le Massif, mais elle n'était pas éternelle et il faut refaire le travail», a-t-il ajouté.

Pas d'épreuve reine?

Historiquement, la descente masculine est considérée comme l'épreuve reine des Jeux olympiques d'hiver. Patrice Drouin, qui mettra les contacts et l'expertise de Gestev au profit de la Ville, n'est toutefois pas d'avis que si la descente devait se tenir ailleurs, la qualité des Jeux en serait diluée.

«La majorité des épreuves serait quand même ici. Quand vous regardez des olympiades au Japon et que vous voyez la descente, vous n'avez pas l'impression d'être au Japon. C'est dans une montagne avec une piste de ski. Pour l'ambiance locale, c'est certain qu'il manquerait quelques athlètes, mais on ne s'en aperçoit pas vraiment sur le site quand c'est tellement éparpillé partout», estime celui qui croit aux chances de Québec.

«Dans le contexte actuel, on parle de Jeux à grandeur humaine et c'est ce qu'on aime», a-t-il conclu.

LE COÛT DES JEUX OLYMPIQUES D'HIVER

  • 2002 (Salt Lake City): 1,2 milliard
  • 2006 (Turin): 4,1 milliards
  • 2010 (Vancouver): 7,3 milliards
  • 2014 (Sotchi): 51 milliards
  • 2018 (Pyeongchang): 7 milliards (coût estimé)
  • 2022 (Pékin): 3,9 milliards (coût estimé)


* Les coûts sont en dollars américains

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