Loi fédérale sur l'aide médicale à mourir: les dirigeants religieux inquiets
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Le projet de loi fédéral sur l’aide médicale à mourir soulève de «graves inquiétudes» selon les dirigeants religieux de diverses confessions du Canada.
En prévision de l’adoption de cette loi, ils ont parlé d’une seule voix, mardi à Ottawa, pour demander au gouvernement de protéger davantage les personnes vulnérables, d’améliorer les soins palliatifs et de protéger la liberté de conscience des médecins.
Les évêques, imans et rabbins ont exprimé leur opposition à l’euthanasie et au suicide assisté que vient encadrer le projet de loi C-14, déposé la semaine dernière par le gouvernement Trudeau, et qui vise à amender le Code criminel, en réponse à un jugement de la Cour suprême du Canada.
Présente à la conférence de presse, la docteur Caroline Girouard, de l’hôpital du Sacré-Cœur de Montréal a sommé Ottawa de légiférer quant au droit des médecins de refuser de participer au processus d’aide médicale à mourir. Cette disposition ne devrait pas être laissée aux provinces selon elle.
Elle déplore que la loi québécoise déjà en vigueur l’oblige à se rendre «complice» «d’homicide».
«Depuis le début de l’année, comme des centaines de collègues, je sens une menace de représailles si éventuellement je ne participais pas à la mise à mort de mes patients qui en feraient la demande», soutient la médecin hématologue-oncologue.
«Référer mes patients à un autre médecin qui va faire leur homicide, pour moi, c’est moralement de la complicité. M’obliger à organiser la référence, à monter le dossier, remplir les formulaires et faire avancer la demande, c’est me forcer à la complicité. Cette position est moralement insoutenable pour moi», ajoute-t-elle.
La ministre fédérale de la Justice, Jody Wilson-Raybould, a réagi en disant que rien dans le projet de loi ne force les médecins à offrir l’aide médicale à mourir et que cela relevait des compétences des provinces.
«La ministre de la Santé et moi-même allons certainement continuer de travailler en collaboration avec les provinces», a-t-elle dit.
Le gouvernement Trudeau souhaite ainsi en arriver à développer une «approche pancanadienne», a renchéri la ministre fédérale de la Santé, Jane Philpott.