Une troisième voie «verte» sur Laurentienne
Coup d'oeil sur cet article
Le chat est finalement sorti du sac : une fois les travaux d’élargissement complétés, la nouvelle voie aménagée sur un tronçon de l’autoroute Laurentienne sera réservée exclusivement aux autobus, au covoiturage et... aux voitures électriques.
«Il y aura une voie pour le covoiturage et pour le transport collectif et les véhicules électriques», a confirmé le ministre des Transports, de la Mobilité durable et de l'Électrification des transports, Jacques Daoust, lors de l’étude des crédits budgétaires de son ministère, jeudi.
La mise en service de la nouvelle voie est prévue pour l’automne 2017, a fait savoir M. Daoust, aux côtés de sa sous-ministre et des nombreux directeurs relevant de son ministère.
Bien que de son propre aveu, il lui encore quelques détails techniques, le ministre des Transports a précisé que le projet consiste bel et bien en l’ajout d’une voie en direction sud de l’autoroute Laurentienne, dans la portion située entre la rue de La Faune et le boulevard Louis-XIV, soit sur une distance de 4,5 km.
C’est d’ailleurs ce qu’avait laissé entendre son collègue et ministre responsable de la Capitale-Nationale, François Blais, la semaine dernière, et ce à la plus grande satisfaction de la députée libérale de Chauveau, Véronyque Tremblay, qui avait fait de ce projet un engagement électoral.
«Le fun pour une auto électrique»
«On s’en va dans la bonne direction avec ça», a assuré M. Daoust, en marge des travaux en commission parlementaire. Le ministre trouve «important» que cette nouvelle voie «verte» soit «une infrastructure le fun pour une auto électrique».
Pour le gouvernement, il s'agira d’un geste de plus vers l’électrification des transports au Québec.
Bien qu’on ignore toujours quand aura lieu l’annonce officielle, tout porte à croire que c’est pour bientôt.
Le ministre n’a pas précisé le budget qui y sera consacré. «Je suis toujours hésitant (à l’idée) de donner des prix, parce que après ça, c’est tellement facile de dire : ce n’était pas le bon prix», a relaté M. Daoust.
La semaine dernière, le ministre Blais avait assuré que l’argent était réservé. Il a déjà été question, par le passé, de travaux estimés entre 10 et 15 M$.
Labeaume n’a pas été consulté
Appelé à commenter la sortie du ministre Daoust, le maire de Québec a indiqué qu’il n’en a pas été informé à l’avance. «J’ai aucune idée. Je l’apprends. Personne ne m’a consulté là dessus», a-t-il soutenu. Régis Labeaume n’a pas voulu dire si cette voie réservée aux bus, au covoiturage et aux véhicules électriques faisait ou non son affaire.
Il y a une semaine, pourtant, le ministre Blais indiquait que la Ville de Québec et le ministère des Transports travaillaient en collaboration sur le projet.
Le porte-parole de la Coalition avenir Québec pour la Capitale-Nationale, Éric Caire, s’est dit aussi surpris que le maire Labeaume.
«Encore une fois, c’est un ministre des Transports de Montréal qui est en train de nous imposer une voie réservée qui ne correspond pas à nos besoins», a-t-il déploré.
«À mon avis, il y a à peu près autant de véhicules électriques qui circulent dans ce coin-là qu’il y a d’OVNIs», estime le député de La Peltrie.
À noter que depuis l’automne dernier, les voitures électriques ou hybrides rechargeables peuvent circuler librement sur les voies réservées autoroutières, comme Robert-Bourassa, à Québec. Leurs conducteurs peuvent aussi emprunter gratuitement les différents traversiers et les quelques ponts à péages de la province.
- Avec la collaboration de Taïeb Moalla