Il dit avoir été battu par des policiers de Longueuil
Une intervention des agents aurait dégénéré parce qu’il refusait de donner son identité
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Interpellé parce qu’il n’avait pas traversé à l’intersection, un ingénieur de 39 ans dit s’être retrouvé à l’urgence après avoir été battu par des policiers qui lui auraient donné des coups de pied au visage.
«On n’est pas en état de siège!» rage Pierre Émile Claude, le visage encore tuméfié et l’œil droit injecté de sang. S’il reconnaît avoir traversé la rue au mauvais endroit et ne pas avoir coopéré avec les policiers, il croit qu’il ne méritait pas une intervention aussi musclée.
Dans la nuit de jeudi à vendredi, après une soirée à Montréal, il a décidé de rentrer à pied à Longueuil, car il ne pensait pas avoir le temps d’attraper le dernier métro, à 1 h du matin.
Après avoir traversé le pont, il marchait sur la place Charles-Le Moyne lorsqu’il a été interpellé par les policiers. Il n’avait pas traversé la rue à l’intersection.
«Les policiers lui ont demandé à plusieurs reprises de s’identifier», a confirmé Michel Letarte, capitaine à la division des normes professionnelles du Service de police de l’agglomération de Longueuil.
«Je me disais que je n’étais pas obligé de m’identifier et que je n’avais pas à être contrôlé comme si j’étais un criminel», rétorque M. Claude.
Il résiste à son arrestation
À partir de ce moment, les choses auraient dégénéré. «Ils m’ont dit de me tourner le dos au mur du viaduc pour me passer les menottes, pour m’arrêter pour entrave.»
«L’homme résistait à son arrestation», précise le capitaine Letarte. «Il n’était pas question que je sois menotté les mains dans le dos pour ça, c’est ridicule!» s’insurge M. Claude.
Selon la version de ce dernier, les policiers auraient alors tenté de le mettre au sol. Mais celui qui a longtemps joué au football résistait encore. «Je n’ai [...] frappé personne», insiste-t-il. Les policiers seraient parvenus à le faire tomber et lui auraient ordonné de leur présenter son bras. «Mais j’étais couché dessus et je criais que je n’étais pas capable», ajoute-t-il.
Roué de coups
C’est à ce moment, assure-t-il, qu’un policier lui aurait donné des coups de pied en plein visage. «Je crois avoir été frappé environ huit fois, dit-il. Je criais de ne pas être violent et il me disait qu’il était trop tard maintenant.»
Une ambulance est arrivée, mais M. Claude a refusé d’y embarquer. «Je voulais porter plainte avant d’être soigné», dit-il. Il s’est donc rendu chez lui avant d’aller au poste de police pour porter plainte. Il s’est ensuite rendu à l’urgence de l’hôpital Pierre-Boucher par ses propres moyens.
La capitaine Letarte a pu confirmer l’arrestation et le dépôt d’une plainte. Il affirme qu’une enquête est en cours et que l’affaire est prise «au sérieux.»
Contraventions et possibles accusations
- Une contravention de 48 $ pour avoir, en tant que piéton, traversé ailleurs qu’à l’intersection située à proximité.
- Une contravention de 481 $ pour avoir refusé de fournir à un agent de la paix un renseignement qu’il a le pouvoir d’exiger.
Donner ou non son identité?
- Les policiers ont le droit d’intercepter une personne et de lui poser des questions.
- Si la personne n’a pas commis d’infraction, elle n’est pas obligée de répondre aux questions.
- Une personne doit donner son identité si elle conduit un véhicule. Elle est aussi obligée de montrer un permis de conduire et le certificat d’immatriculation et d’assurance. Cela ne s’applique pas pour les passagers.
- Une personne doit donner son identité si elle a commis une infraction à un règlement ou une loi provinciale, par exemple en n’ayant pas respecté les limites de vitesse en voiture ou en s’étant trouvée dans un parc en dehors des heures permises.
- Une personne détenue ou arrêtée doit aussi donner son identité.