Damnés cyclistes!
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Nous revoilà, les mollets ankylosés, enfourchant nos vélos à l’assaut des routes encore pleines de sable, de débris d’enjoliveurs et de phares. Pourtant, nous enfilons nos maillots plus moulants qu’en octobre et nous louvoyons dangereusement entre ces obstacles invisibles à vous, automobilistes.
Et vous, vous houspillez, blâmez, klaxonnez ces intrus sur deux roues. Laissez les réflexes nous revenir! Indulgence pour le choc printanier de nos retrouvailles! Vous ragez: pourquoi n’allons-nous pas sur les pistes cyclables? Parce que nous ne pouvons pas tenir une vitesse salutaire pour notre mise en forme entre les marcheurs, coureurs, patineurs, quadris, poussettes et toutous.
Malpolis
Certains cyclistes sont malpolis. Ils roulent à deux de large sur une route de campagne, souvent par crainte que l’automobiliste les frôle sans ralentir s’ils collent à la bordure. Ils n’ont pas de rétroviseurs (pas obligatoires, mais si faciles à installer) et ils écoutent leur musique à tue-tête, enterrant les bruits environnants. Ils roulent le soir sans phare ni lumière (obligatoires). Ils brûlent les feux rouges et forcent les automobilistes ulcérés à les dépasser à répétition.
Ceux-là méritent punition, comme l’automobiliste qui s’amuse à les frôler en klaxonnant!
Code
À notre décharge, le code de sécurité routière est truffé d’illogismes et de dangers. Exemple: je dois me tenir à l’extrême droite de la chaussée. Quand j’arrive au feu rouge, je nuis aux automobilistes qui tournent à droite. On s’observe, méfiants. Si je les laisse tourner, je raterai la verte... et la loi m’interdit de profiter des feux piétonniers pour traverser!
Le gouvernement avait promis de rénover le code avant la prochaine saison, avec l’aide de l’entrepreneur Louis Garneau. Mais l’harmonie, cela ne donne de contrats ni aux ingénieurs ni aux informaticiens: il ne bougera pas, ou si peu!
Ne nous restent encore une fois que la jugeote et la courtoisie... Au fond, je préfère me fier à vous qu’à l’État!