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En route vers Rio 2016: à la pointe de la persévérance

Joseph Polossifakis s’est sorti indemne d’une commotion cérébrale

Joseph Polossifakis
TOMA ICZKOVITS/AGENCE QMI Joseph Polossifakis

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MONTRÉAL | Le mot «persévérance» n’en finissait plus d’être galvaudé jusqu’à ce que l’histoire de Joseph Polossifakis survienne.

Contraint à de longs mois dans son salon à combattre les symptômes d’une commotion cérébrale, de juin 2014 jusqu’à l’hiver de 2015, l’escrimeur montréalais a accueilli comme une délivrance sa qualification officielle pour les Jeux olympiques de Rio, le 26 mars dernier, lors du Grand Prix de Séoul. La centaine de parents et amis qui l’attendaient à l’aéroport à son retour ont béni sa réussite.

«Ça a été un feeling unique pour moi», garde-t-il de cet instant.

Long calvaire

Le calvaire de cet athlète d’origine grecque a débuté à l’approche des championnats du monde à l’été 2014, lors d’un entraînement de boxe, sans équipement de protection, organisé pour développer la coordination et les réflexes.

On croyait cette séance sans conséquence jusqu’à ce qu’un coéquipier atteigne accidentellement Polossifakis d’un coup à la tête. Ça a été le début d’une série de problèmes physiologiques qui allaient durer plusieurs mois.

«Je ne pouvais plus m’entraîner sans ressentir des maux de tête, ni même dormir. Je ne pouvais pas aller dans les endroits bruyants. Je restais toujours chez moi pour éviter d’aggraver mon cas et dans l’espoir de guérir au plus vite», raconte le sabreur de 25 ans, qui voyait jusqu’à trois thérapeutes différents par semaine.

«Au lieu de m’entraîner en prévision de la période de qualification qui débutait en avril 2015, j’étais dans mon lit à regarder le plafond. Je n’allais plus à l’école et je ne pouvais pas m’entraîner. Pendant que tous mes adversaires s’entraînaient au quotidien, j’étais chez moi à me dire: qu’est-ce que je fais? Je ne savais plus comment j’allais m’en sortir», raconte le diplômé en commerce de l’Université McGill.

Juste à temps

Son «testament de persévérance», comme il se plaît à l’identifier, Polossifakis a commencé à le rédiger lorsqu’il a finalement pu reprendre l’entraînement de haut niveau en mars 2015. Il ne lui restait alors que quelques semaines pour réintégrer l’équipe canadienne et amorcer le processus de sélection olympique.

«Quand tu as un gars qui s’entraîne aussi fort et avec autant de persévérance [...], l’accompagner là où il voulait, c’est la meilleure des récompenses», résume Benjamin Manano, son entraîneur depuis deux ans, qui savoure tout autant cette qualification olympique.

«On est liés. À partir du moment où Joseph a choisi qu’on travaille ensemble pour se qualifier pour Rio, on a tissé des liens. Savoir que j’étais là pour le supporter durant ses périodes difficiles, il y a une relation de confiance qui s’est créée, ce qui a permis ensuite de porter un projet ensemble», dit-il.

«Je peux maintenant conseiller n’importe quel athlète qui vit des problèmes en lui racontant que j’ai vécu dans un gouffre», affirme le double médaillé d’argent aux Jeux panaméricains à Toronto.

«Ça a été une leçon de vie pour moi...»

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