Le président des Philippines appelle les citoyens à «tuer les vendeurs de drogue»
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Le président nouvellement élu des Philippines, Rodrigo Duterte, a affirmé à son peuple que s'il l'aidait activement à se débarrasser des vendeurs de drogue, il serait récompensé.
«Tirez-les et je vous donnerai une médaille», lance le président, qui débutera son mandat de six ans le 30 juin.
Tandis qu'un large réseau de vente de drogue qui implique même la police est installé au pays, Duterte appelle les citoyens à l'assister dans sa guerre contre le crime. Il promet même de grosses récompenses pour ceux qui dénonceront, ou même tueront, les caïds de la drogue au pays.
«Sentez-vous libre d'appeler la police. Si vous avez une arme, occupez-vous en vous-même. Vous avez mon appui», a mentionné le gagnant de l'élection du 9 mai, en plein discours télévisé, samedi.
Duterte a longtemps été considéré comme une version philippine de Donald Trump et un «boucher» pour son désir de tuer les trafiquants de drogue ainsi que les criminels.
Lors de son élection, le président de 71 ans a fait la promesse de mettre fin au crime et à la corruption dans son pays en six mois. Un texte de CBS souligne que le corps policier jugeait cette promesse comme impossible à accomplir.
Les mesures violentes et radicales de Duterte inquiètent les défenseurs des droits de la personne, qui croient que cela mènera à de graves violations des droits individuels.
Déjà, plus de 100 mineurs ont été appréhendés à Las Pinas, dans la métropole de Manila, pour ne pas avoir respecté un couvre-feu. L'opération Oplan Rody vise les individus qui consomment de l'alcool en public ou qui flânent en ville sans chandail, ce qui est interdit dans cette localité.
Guerre aux corrompus
Au cours de son discours, il a exigé la démission de trois généraux de la police pour leur implication dans des crimes non spécifiés. Il a menacé de les humilier publiquement s'ils ne quittaient pas leur poste.
De plus, il mènera une enquête sur les dossiers criminels abandonnés ou fermés des policiers actifs. Il doute que certains policiers corrompus renvoyés aient versé des pots-de-vin pour retrouver leur poste.
«Si vous êtes toujours impliqués dans le trafic de drogue, je vous tuerai. Ne prenez pas cela comme une blague», a-t-il dit à ce propos.
Selon le président, les crimes commis par les policiers résultent d'une «gourmandise excessive et de besoins financiers importants».
Un personnage controversé
En plein dans la course à la présidence, le maire de la ville de Davao, située au centre-est du pays, a tenu des propos très controversés sur le meurtre d'une missionnaire australienne dans une prison de la ville en 1989: «J'étais fâché parce qu'elle (Jacqueline Hamill) a été violée, oui. J'étais aussi fâché parce qu'elle était très belle et que j'aurais dû être le premier».
Le 1er juin, CNN rapportait que l'élu a déterminé, après le meurtre d'un journaliste à Manila, que «ce n'est pas parce que tu es un journaliste que tu es protégé d'un meurtre, si tu es un "fils de pute" et que tu as fait quelque chose de mal».
Selon des statistiques du Comité pour la protection des journalistes, 77 journalistes sont décédés aux Philippines depuis 1992, ce qui en fait le troisième plus dangereux pays du monde pour les reporters.