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La violence banalisée

GEN-VEILLÉE PACIFIQUE VILLAGE GAI
Photo Agence QMI, Toma Iczkovits Un déboussolé a cherché à s’en prendre à Philippe Couillard jeudi.

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Toute agression sur un élu, à plus forte raison sur un premier ministre, doit être sévèrement punie, pour que le message servi par la justice soit sans aucune équivoque.

Alors même que se tient le procès de Richard Henry Bain qui a été arrêté au Métropolis où Pauline Marois célébrait sa victoire en 2012, un déboussolé a cherché à s’en prendre à Philippe Couillard jeudi.

Le plus absurde, c’est que son geste a été posé au cours d’un rassemblement pour dénoncer l’attentat fou d’Orlando.

Les élus incarnent le régime démocratique. Ils ont été choisis par leurs concitoyens pour les représenter.

Personne ne peut s’arroger le droit de s’en prendre à eux physiquement dans nos sociétés libres ou même seulement de les menacer explicitement.

La loi de la jungle

J’ai été un témoin visuel, au début des années 1980, de l’une des plus graves atta­ques à notre régime démocratique, lorsque des syndiqués de la fonction publique ont violenté des membres du gouvernement Lévesque qui sabraient leurs conditions de travail.

Le ministre Camille Laurin, père de la loi 101, avait même été légèrement blessé à la porte de l’hôtel Le Concorde, à Québec, où se tenait une réunion du PQ.

Il s’agit de l’un des jours les plus sombres du syndicalisme corporatif québécois.

Aucun groupe de pression, aucune cause, ne peut se réfugier derrière une quelconque légitimité pour justifier une forme de violence.

À l’exception de petits groupes de fanatiques, les Québécois ne veulent rien savoir des discours extrémistes de fêlés.

En Grande-Bretagne, une députée pro-Union européenne a été assassinée jeudi par un opposant.

Nos juges ne doivent pas attendre que nous en arrivions là.

Nous voulons que nos élus soient facilement accessibles, mais nous constatons que les frontières sont minces entre proximité et sécurité.

Les pitbulls

Le maire de Québec, Régis Labeaume, est pour sa part la cible de menaces à sa sécurité pour avoir ordonné l’exclusion des pitbulls de la ville de Québec.

L’approche du maire n’est pas nécessairement la bonne. Peut-être vaudrait-il mieux interdire d’un seul coup toutes les races de chiens potentiellement dangereux? Ou au moins encadrer leur possession, comme a choisi de le faire le maire Denis Coderre à Montréal?

Mais des divergences de vues ne peuvent expliquer et justifier les menaces les plus haineuses sur les médias sociaux. À tort, ces dernières sont maintenant banalisées à grande échelle.

Leurs auteurs peuvent pourtant être aussi dangereux que leurs molosses à l’autre bout de la laisse.

Les corps policiers devraient être globalement de plus en plus vigilants et répres­sifs à l’égard de ces intimidateurs souvent terrés dans des sous-sols, qui bafouent les lois et les dispositions de nos chartes des droits et libertés.

Il incombe d’autre part à ceux qui sont les cibles de menaces et de propos haineux de les dénoncer sur-le-champ afin que leurs auteurs aient à en assumer les conséquences.

 
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