La petite maison blanche: un symbole de courage
Symbole de courage lors des inondations, la petite maison blanche est devenue «l’icône du Saguenay» et une «marque de commerce», se réjouit le petit-fils de la défunte propriétaire, aussi gestionnaire du musée qui s’y trouve.
Le ciel brille sur le quartier du Bassin, à Chicoutimi, lorsque Le Journal se rend au 441, rue Gédéon. La petite maison blanche trône au sommet d’un parc majestueux, derrière lequel se trouvent la rivière Chicoutimi et le barrage d’Abitibi-Price. De la porte arrière s’écoule une chute d’eau artificielle, qui se jette dans les sillons du roc apparent.
À l’aube des commémorations des 20 ans du déluge, ne tentez pas d’arracher des larmes à celui qui tient les rênes du musée. Sylvain Genest est le petit-fils de Jeanne d’Arc Lavoie Genest qui, à l’âge de 80 ans, a dû être évacuée de sa petite maison blanche. On connaît la suite: alors que la plupart des bâtiments du quartier sont emportés par les crues, la coquette demeure résiste.
Personne ne retournera y vivre. Jeanne d’Arc Lavoie Genest décède deux mois après le déluge. L’actuel musée ouvre ses portes en 2005, garni de maquettes, objets d’époque, audioguide et documentaire. Des «robots animés» de Jeanne d’Arc Lavoie Genest et de son défunt mari, Alyre Genest, se retrouvent dans deux pièces différentes, aménagées et décorées comme à l’époque.
Enthousiasme
Tout au long de la visite, Sylvain Genest répète à quel point son offre est populaire et vante ses nombreux produits dérivés à l’effigie de la bâtisse, qui se vendent «comme des petits pains chauds». Il présente le «fameux sous-sol qui a résisté à l’inondation» et insiste sur le fait que le monde «capote».
«Si vous revenez cet été, vous allez voir, c’est plein de monde. Il y en a partout partout partout. Ça prend des photos, des photos, des photos, lance-t-il, ravi. Les gens rentrent ici et ils sont là: Oh, mon Dieu, la petite maison blanche ! Ça fait mon affaire, je suis en business.» Vingt ans après le déluge qui a complètement détruit le quartier, Sylvain Genest a visiblement tourné la page.
«[La petite maison blanche], ça représente la résilience des Saguenéens. Mais de là à dire que la maison blanche évoque de mauvais souvenirs? Peut-être chez certaines personnes qui ont perdu leur maison... mais ça commence à faire longtemps. Les plaies commencent à être [cicatrisées].»