Les Lavallois ont-ils payé trop de taxes?
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Les Lavallois auraient-ils pu subir moins de hausses de taxes? C’est la question qu’a soulevée la vérificatrice générale de la Ville lors du dépôt de son rapport mercredi.
En 2015, la Ville de Laval a haussé les taxes de ses citoyens de 3,2 % tout en mettant 415 M$ en réserve, note la vérificatrice Michèle Galipeau.
«Les documents ne me permettaient pas de comprendre pourquoi on avait taxé le citoyen d’année en année et pourquoi on continuait à le taxer en n’utilisant pas ces excédents-là», a-t-elle déploré.
Elle affirme ne pas avoir pu vérifier si cette attribution a été faite de manière conforme. Elle dit avoir observé des lacunes en matière d’encadrement et de suivi des sommes réservées.
Pas de documentation
«Qu’on puisse créer des réserves, c’est bien parce que dans le temps, c’est une saine gestion. Ça permet de niveler le niveau de taxation, explique Mme Galipeau. Mais je me serais attendu à voir la documentation qui soutient cette décision-là et je m’attends à ce que l’on dise aux citoyens que ce montant-là sera utilisé dans cinq ans.»
Le chef de l’opposition officielle, Jean-Claude Gobé, est d’accord avec les conclusions de la vérificatrice. Par communiqué, il a affirmé que «les hausses de taxes successives auraient pu être évitées et ne sont pas justifiées».
Sans aller jusqu’à parler de mauvaise gestion, la vérificatrice générale donne même l’exemple d’un emprunt de 79 M$ pour des travaux effectués aux usines de traitement des eaux alors qu’on avait 162 M$ dans la réserve pour l’eau.
Le maire a des réserves
«J’en prends bonne note. On a déjà commencé à appliquer [ses] recommandations. Mais ça ne s’applique pas à tous les projets», estime le maire Marc Demers à propos du rapport.
Le maire émet d’ailleurs des réserves. «Le constat de la vérificatrice générale est exact sur le plan financier, mais ce qu’elle n’a pas au tableau, c’est l’ensemble des problèmes et des défis que la municipalité a à affronter [...] Quand on gère des dossiers pour lesquels on a plus ou moins le contrôle sur l’échéancier, ça devient plus difficile à prévoir», ajoute-t-il.
Michèle Galipeau présentait mercredi son dernier rapport puisqu’elle part vendredi pour assurer des fonctions similaires, cette fois à la Ville de Montréal.