La CAQ demande au gouvernement d'interdire le burkini
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La CAQ demande au gouvernement d'interdire dès maintenant le port du burkini au Québec.
Le débat fait rage en France, où plusieurs villes ont banni de leurs plages ces maillots de bain qui couvrent l'ensemble du corps.
«Pour moi, le burkini n'a pas sa place au Québec, n'a pas sa place au Canada. Le burkini, qui est un accoutrement pour cacher le corps de la femme pour des raisons culturelles ou religieuses parce que le corps de la femme est impur, jamais, ni moi ni mon parti, n'accepterons cet attirail ici!», peste la députée caquiste Nathalie Roy.
L'élue du comté de Montarville ne croit pas qu'il s'agisse d'un phénomène encore très répandu, mais ce vêtement a fait son apparition sur les plages et sur le bord des piscines du Québec.
Elle réclame néanmoins du leadership politique de la part de Philippe Couillard pour prendre le taureau par les cornes.
«Personne ne veut vivre en dessous d'une couverte et se cacher comme ça, alors je pense qu'il faut agir avant que ça arrive», insiste-t-elle.
Selon la ministre des Relations internationale, Christine St-Pierre, une telle interdiction ne passerait pas le test des chartes canadienne et québécoise des droits et libertés. Elle a d'ailleurs tenu à rappeler mercredi la position de son gouvernement, qui se limite à s'assurer que les services publics soient donnés et reçus à visage découvert.
Sa collègue de la Justice, Stéphanie Vallée, invite ses adversaires à laisser les femmes se vêtir comme elles veulent.
Selon la députée caquiste Nathalie Roy, le gouvernement doit mettre ses meilleurs juristes au travail et cesser de se réfugier derrière les lois. «Trouvez une façon de faire interdire ce vêtement qui est un accessoire d'asservissement de la femme, tout comme le tchador, le niqab, la burqa d'ailleurs», rétorque-t-elle.
Lisée en faveur d'un débat de société
L'aspirant-chef péquiste Jean-François Lisée croit que le Québec doit d'abord tenir un débat de société sur le sujet. «Le Québec n'échappera pas à un débat sur l'interdiction de la burqa et du burkini dans l'espace public», plaide le député de Rosemont.
Le voile intégral est non seulement un symbole de soumission de la femme, mais également un problème de sécurité dans l'espace public, insiste M. Lisée. «Lorsqu'on sait qu'on a un ennemi qui est l'État islamique, qui cherche activement des gens chez nous qui vont mettre des bombes, pour se promener avec des bombes, la burqa, c'est une bonne façon!».
Il rappelle que dans les années 50, les musulmanes libanaises et égyptiennes ne portaient pas le voile intégral et allaient à la plage en bikini.
À ceux qui craignent de marginaliser les femmes musulmanes, le candidat à la chefferie du PQ réplique que c'est un signal d'égalité entre les hommes et les femmes qu'il faut envoyer. «S'il y a une contrainte familiale ou religieuse qui vous empêche d'exprimer votre égalité, le problème, ce n'est pas la société, le problème, c'est la contrainte familiale ou religieuse», insiste-t-il.