Radiation de 4 mois pour l'obstétricienne-gynécologue Line Blackburn

La Dre Line Blackburn, obstétricienne-gynécologue au CHU de Québec, écope d'une radiation temporaire de quatre mois pour avoir notamment «bousculé» une collègue qui pratiquait une césarienne.

Le Conseil de discipline du Collège des médecins a rendu sa décision un peu plus de trois mois après l'audition sur sanction au cours de laquelle la Dre Blackburn avait reconnu sa culpabilité. Selon son avocat, elle a depuis réduit progressivement sa charge de travail qui était jugée excessive.

Sa radiation sera effective à compter du 3 octobre 2016, dans la mesure où aucune requête en appel n'est présentée dans le délai imparti. Les faits reprochés à l'obstétricienne-gynécologue remontent à août 2013 pour trois des six chefs d'accusation qui pesaient contre elle.

Les trois autres chefs d'accusation concernaient des manquements à la profession liés au suivi d'une patiente entre décembre 2012 et janvier 2013. La Dre Blackburn a fait valoir qu'elle travaillait beaucoup au moment des faits, ce qui, selon elle, viendrait en partie expliquer son caractère et ses humeurs.

«Conduite inadmissible»

Selon le Conseil de discipline du Collège des médecins, l'obstétricienne-gynécologue a eu «une conduite inadmissible qui témoigne d'un manque de jugement professionnel, composante pourtant essentielle de la pratique de la médecine».

Selon ce qui a été présenté en preuve, le 15 août 2013, la Dre Blackburn a été avisée par téléphone qu'une césarienne d'urgence devait être pratiquée chez une de ses patientes. Elle a alors demandé au personnel de ne pas commencer l'intervention. L'obstétricienne-gynécologue s'est rendue au CHUL. Après avoir enfilé ses habits de chirurgienne, elle a surgi, en furie, en pleine salle d'opération, bousculant sa collègue qui était en train de procéder à la césarienne, afin qu'elle lui cède la place.

«Jeu de coudes»

Au cours de l'audition sur sanction, le procureur de la syndique adjointe du Collège des médecins a qualifié ce geste «d'extrêmement grave». L'avocat de la Dre Blackburn a quant à lui nié qu'il y ait eu une bousculade. «Ce fut un jeu de coudes dans un bloc opératoire. On n'était pas dans une arène de boxe», a-t-il plaidé.

Dans sa décision sur sanction, le Conseil de discipline a statué que les gestes posés par l'obstétricienne-gynécologue «n'ont pas leur place dans la vie de tous les jours, à plus forte raison dans le bloc opératoire d'un hôpital universitaire. L'intimée a agi comme si cette patiente lui appartenait.»

Regrets exprimés

Le syndic du Collège des médecins a également reproché à la Dre Blackburn d'avoir dicté et signé le protocole opératoire de cette césarienne, en son entier, alors qu'elle n'avait été présente qu'à la fin de l'intervention.

Cette obstétricienne-gynécologue pratique depuis 24 ans, entre autres, auprès de patientes à risque. Très émotive lors de l'audition sur sanction de mai dernier, la Dre Blackburn a exprimé ses regrets.