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Fini les personnages dessinés sur les boîtes de céréales?

Un projet de loi du Sénat veut interdire la publicité visant les enfants sur les emballages d’aliments

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Il n'y aura plus de jouets dans les Joyeux Festins chez McDo ni de Reine des neiges dessinée sur les boîtes de céréales, si un projet de loi déposé mardi au Sénat est adopté.
 
«Un des pires lieux où il y a de la publicité aux enfants présentement, c’est à l’épicerie, insiste Corinne Voyer, directrice de la Coalition poids. Ça devient compliqué pour les parents d’aller à l’épicerie sans se faire harceler par leurs enfants pour obtenir un produit.»
 
Le projet de loi s’attaque aux emballages et aux étiquettes des produits alimentaires et à toutes les publicités d’aliments et de boissons s’adressant aux jeunes.
 
Si la proposition est adoptée telle quelle, fini les jouets dans les repas pour enfant ni d’oursons sur le beurre d’arachide ni de dessins d’animaux sur le yogourt.
 
Trop sévère
 
 Sylvain Charlebois, doyen de la faculté de management à l’Université Dalhousie, considère que le projet de loi est trop sévère, ce qui pourrait faire fuir des entreprises.
 
«On impose beaucoup de choses à de grandes multinationales. Le Canada est un très petit marché. C’est possible que des entreprises décident de ne pas faire les changements et de ne plus vendre leurs produits chez nous. Le danger est que plus l’offre diminue, plus les prix augmentent», s’inquiète le spécialiste. 
 
L’objectif de ce projet de loi est de réduire le taux d’obésité, qui ne cesse de croître au pays.
 
«Les enfants sont très influençables. La publicité s’adressant à eux n’est pas nécessaire puisque c’est le parent qui doit prendre la décision, c’est à lui que l’on doit parler», soutient la sénatrice de la Colombie-Britannique Nancy Greene Raine, ex-skieuse olympique et auteure du projet de loi.
 
Le Canada occupe le sixième rang relativement au taux d’obésité chez les enfants parmi les pays industrialisés, rappelle le nutritionniste Hubert Cormier. Il est donc grand temps d'agir selon lui.
 
Riches en sucre
 
«Les enfants sont certainement attirés par les emballages colorés et par les dessins, et en plus, ces derniers se trouvent à la hauteur de leurs yeux. Ces produits sont souvent riches en sucre et en gras», soutient M. Cormier.
 
Le Journal a contacté des entreprises qui pourraient être touchées par ce projet de loi, telles que Kraft Heinz, Lassonde, McDonald’s, Kellogg’s et General Mills pour obtenir leurs commentaires.
 
Le porte-parole de General Mills, qui produit entre autres les céréales Lucky Charms et Cheerios, a assuré qu’il portait déjà une «attention particulière aux publicités produites et dirigées vers les enfants». De son côté, Kraft Heinz a souligné qu’il ne ferait pas de commentaires. Les autres compagnies n’ont pas rendu nos appels.
 
Cependant, l'association Produits alimentaires et de consommation du Canada, qui représente les compagnies alimentaires, a indiqué pour sa part qu’elle mettait déjà en place des pratiques publicitaires responsables. 
 
Elle se dit prête à collaborer avec les instances gouvernementales au sujet de cette nouvelle initiative.
 

Faits saillants du projet de loi

  • «Il est interdit de faire la publicité d’un aliment de manière que la publicité s’adresse principalement aux enfants.»
  • «L’étiquetage ou l’emballage d’un aliment s’adressant principalement aux enfants [est interdit], y compris la manière dont l’étiquetage ou l’emballage est présenté.»
  • «Il est interdit d’offrir ou de donner, pour l’achat d’un aliment, toute contrepartie directe ou indirecte [cadeaux] destinée principalement aux enfants.»

Au Québec, il existe déjà une loi depuis 1978 qui empêche les compagnies de diffuser de la publicité s'adressant aux enfants de moins de 13 ans. 

 

 
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