Une route des vins dans les Laurentides

SAINT-EUSTACHE | Le fondateur d’un des plus grands vignobles du Québec travaille à mettre en place une route des vins dans les Basses-Laurentides.

Le fondateur du vignoble Rivière du Chêne, Daniel Lalande, veut rassembler les sept vignobles établis entre Saint-Eustache, Oka et Mirabel, auxquels se grefferaient les producteurs qui fabriquent du cidre, de la bière ou de l’hydromel et les transformateurs de spécificités agricoles, comme le sirop et la lavande.

Pour y arriver, il ne cache pas qu’il attend plus de participation de la part des professionnels du tourisme et de l’agriculture des Laurentides afin que la région attire son lot d’amateurs de vin.

Un peu comme lorsqu’il jouait au hockey, il veut utiliser son leadership pour regrouper les joueurs de l’industrie autour d’une même cause.

«Il faut nous concerter, travailler en équipe. Je veux aider à ce que de jeunes vignobles, comme celui du chanteur Mario Pelchat, puissent offrir une première bouteille au top de sa qualité, qu’ils ne fassent pas les mêmes erreurs que nous. Avant de faire un gain égoïste, il faut faire un gain altruiste», lance le propriétaire d’un des cinq plus importants vignobles du Québec.

À son avis, la région possède suffisamment de produits de qualité pour que les personnes de la génération du millénaire y trouvent leur compte autant que les baby-boomers. «Il faut penser qu’il y a plein de gens à séduire avec notre diversité agrotouristique», ajoute le viticulteur.

Un gars de défis

Lorsqu’il a lancé le vignoble Rivière du Chêne en 1998, Daniel Lalande a mis de côté la logique économique qui rassurait les banquiers pour suivre son élan émotif.

Fils d’une lignée d’entrepreneurs, ses grands-parents et parents avaient fait fructifier la cabane à sucre Lalande, une vaste salle à manger du rang Laurin, à Saint-Eustache, et y avaient même créé un théâtre d’été fort couru, tant par les comédiens que par les amateurs de loisirs estivaux. Daniel Lalande connaissait l’entreprise comme le fond de sa poche pour y avoir passé sa jeunesse. Mais il ne s’y amusait plus et l’a donc vendue pour investir dans les vignes.

«Je suis un gars de défis. J’aime sentir, voir. J’avais le goût de savoir ce qui attirerait M. et Mme Tout-le-Monde dans la région. Je me suis lancé en viticulture parce que je savais que la région avait les atouts climatiques pour faire du bon vin», explique-t-il.

Il déplore d’ailleurs que le Québec n’ait pas suffisamment d’acteurs financiers qui y croient. Il aimerait pouvoir investir en recherche et développement autant que les viticulteurs grecs, suisses ou italiens le font chez eux.

«Je suis un éternel insatisfait. Pour moi, ne pas avancer, c’est reculer. Dame Nature fait partie de l’ingrédient de base de nos vins. J’aime améliorer mes pratiques, ma qualité, je cherche à avoir une empreinte environnementale raisonnée. Je veux poser des gestes concrets pour atteindre des rendements plus qualitatifs», ajoute Daniel Lalande.

Planifier le succès économique

Propriétaire d’un second vignoble près du parc d’Oka, La Cantina, qui ouvrira ses portes en 2017-2018, Daniel Lalande ne vise pas uniquement un succès commercial pour les vignobles de la région, mais surtout un succès économique.

«D’ici cinq ans, je veux développer un sentiment d’appartenance pour nos vins d’ici, alors que la concurrence vient du monde entier. Je veux investir dans une marque de qualité plutôt que dans de la publicité éphémère. Il faut donc penser, analyser, faire des choix de développement et de mise en marché», avoue-t-il.

• Basé à: Saint-Eustache et Oka
• Domaine d’affaires: producteur de vin 
• Actionnaire: Daniel Lalande
• Nombre d’employés: 40
• Site web: www.vignobleriviereduchene.ca