Un gouvernement qui méprise Québec
Coup d'oeil sur cet article
Le gouvernement Couillard a maintes fois démontré sa perte de contact avec la région de Québec, mais jamais autant qu’en «oubliant» de nommer ne serait-ce qu’un seul membre de Québec sur son nouveau comité consultatif sur l’économie.
Je place oublier entre guillemets, car je doute qu’il s’agisse vraiment d’un oubli. Peut-être que le gouvernement s’est tout simplement dit que ce n’était pas nécessaire, et qu’avec 28 membres de Montréal, on était en voiture. Qu’on n’avait pas besoin de Québec — ni des autres régions d’ailleurs — pour «contribuer ensemble à la prospérité durable du Québec» tel que le veut l’objectif poursuivi par ce comité. Cela même si Québec s’avère un exemple de bonne performance économique parmi les villes canadiennes, avec un taux de chômage des plus bas et un PIB en hausse depuis 25 ans, du jamais vu ailleurs au pays.
Il est évident que la personnalité plus effacée et le manque d’expérience de François Blais, qui a remplacé Sam Hamad comme ministre responsable de la région, n’a pas aidé dans ce dossier. Mais néanmoins, le problème s’avère beaucoup plus profond.
Manque de sensibilité
Clairement, le gouvernement Couillard manque de sensibilité à l’égard de la région. La communication ne passe pas. On l’a vu dans plusieurs autres dossiers, dont celui de l’élargissement de l’autoroute Laurentienne, où le manque d’arrimage avec la Ville a forcé plusieurs fois le report du projet.
On a pu l’observer aussi à travers le dérapage du dossier du troisième lien. Le gouvernement n’a pas donné l’impression de maîtriser la situation. Il a largement contribué à embrouiller les cartes au lieu de prendre position pour calmer le jeu.
Dans le cas de ce comité sur l’économie, il a fallu l’intervention du cabinet du maire Labeaume et de la Chambre de commerce de Québec pour réveiller le gouvernement. Le maire a fini par parler hier à Monique F. Leroux, présidente du comité, et lui a soumis des noms.
Maire honoraire de Québec
Comme attitude méprisante envers une ville, on a rarement vu pire. Dire que cet été, dans son projet de loi sur le statut de Capitale nationale, le premier ministre s’attribuait le titre de maire honoraire de Québec. Il faudra être plus proactif pour que cette nomination représente autre chose qu’une illusion.