Des collations prêtes à faire le tour du monde
Une firme québécoise à l’assaut de l’Europe, de l’Asie et de l’Australie avec ses goûters bio
Après avoir séduit les végétariens québécois, puis nord-américains, les fondateurs des collations PRANA rêvent maintenant de conquérir le monde.
Marie-Josée Richer et Alon Farber ont bourlingué pendant cinq ans en Asie où ils ont, entre autres, tenu un restaurant végétalien à Goa, en Inde.
Au milieu des années 2000, ils ont réalisé que l’aventure ne leur enlevait pas le blues de Montréal. Mais comment se refaire une vie quand on est déconnecté des habitudes des Québécois et sans argent en poche?
«On a fait notre baccalauréat sur le terrain», admet la cofondatrice de PRANA Biovegan, Marie-Josée Richer.
Le couple est revenu à Montréal et s’est lancé dans ce qu’il connaissait: la bouffe végétarienne. De là sont sorties des collations à base de noix, de céréales et de fruits séchés biologiques, vendues à des clients testeurs de saveurs.
«On voulait faire différent, rester connectés à nos valeurs. On s’est mis à l’écoute de leurs commentaires et on a inventé des mélanges inconnus des fournisseurs industriels», raconte la femme d’affaires.
Au fil des ans, la réputation de PRANA s’est confirmée autour des mots biologique, fraîcheur et originalité 100 % québécoise. Les cofondateurs en font leur marque de commerce.
Quand le marché s’est entiché de l’alimentation biologique et végétalienne, PRANA était prête. «Nous avions ce qu’il fallait pour répondre à la demande», enchaîne-t-elle.
Aujourd’hui, quelque 7500 boutiques au Québec, en Ontario, en Colombie-Britannique et aux États-Unis offrent leurs collations biologiques, kasher, végétaliennes, sans gluten, sans OGM, sans agents de conservation, sans sulfites.
Producteurs biologiques
Dans cet esprit, en juillet dernier, PRANA devenait l’une des rares entreprises canadiennes à détenir la certification mondiale B Corporation, qui glorifie son adhésion à des normes durables et responsables sur les plans sociaux et environnementaux.
Ces valeurs écologiques se répercutent sur le choix de ses fournisseurs biologiques, recrutés un peu partout au pays, tout comme en Turquie, en Espagne ou en Australie. Mais, l’entreprise se soucie d’abaisser l’empreinte écologique de ses activités.
Marie-Josée Richer se réjouit de l’intérêt croissant de producteurs biologiques québécois et canadiens, prêts à signer des ententes d’approvisionnement. Les graines de chanvre, de sarrasin, les canneberges et le sirop d’érable proviennent d’ici. PRANA cherche aussi des producteurs de citrouilles et de noix.
«On évolue ensemble. On pense à une intégration verticale, sous un modèle coopératif. On aimerait motiver d’autres corporations à prendre la route du biologique. Ce qui nous intéresse, c’est d’avoir un impact positif», poursuit Marie-Josée Richer.
Une croissance mondiale
Même si les ventes canadiennes se portent bien, c’est du côté des États-Unis que la croissance se poursuivra. PRANA compte passer de 3000 à 5000 points de vente d’ici les deux prochaines années, surtout dans les grandes surfaces alimentaires.
Et PRANA prépare son entrée en Europe, au Japon, en Chine et en Australie.
«C’est un rêve. Comme lorsqu’on rêvait du Québec. Nous voulons exporter autant nos produits que nos valeurs écologiques», dit Marie-Josée Richer.
UNE DE NOS MEILLEURES DÉCISIONS
«Rester bien connectés avec nos valeurs.»
UNE DE NOS PIRES DÉCISIONS
«Nous avons investi en Ontario trop rapidement. Nous avions sous-estimé la différence culturelle.»
UN CONSEIL AUX JEUNES ENTREPRENEURS
«Suis ton cœur et réalise la valeur de ton intuition.»
la compagnie
- PRANA (signifie énergie vitale, en langue sanskrit)
- Domaine d’affaires: manufacturier de collations biologiques
- Basée à Montréal
- Actionnaires: Marie-Josée Richer, Alon Farber, fonds d’investissement Renewal Funds.
- Nombre d’employés: 70
- Site web: www.prana.bio