Décès de quatre patients à Chicoutimi: des investissements en santé mentale nécessaires
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Les partis de l'opposition à l’Assemblée nationale dénoncent les coupes en santé mentale après des révélations de TVA Nouvelles entourant le décès d'au moins quatre patients de l'hôpital de Chicoutimi, souffrant de détresse psychologique.
Le gouvernement admet que la situation est dramatique, mais qu'elle relève du hasard.
«Malheureusement, parce que c'est très malheureux, on voit ça de temps en temps, mais pas fréquemment, affirme le ministre de la Santé et des Services sociaux, Gaétan Barrette. Le hasard statistique fait que oui, il peut y avoir, dans une période donnée, un certain nombre de tentatives de suicide réussies ou non, mais il n'y a pas lieu de s'alarmer.»
Selon lui, les compressions en santé n'ont rien à voir avec cette vague de décès. Ceux-ci sont survenus alors que le patient séjournait en psychiatrie ou qu'il venait d'obtenir son congé de l'hôpital.
«Il faut qu'il arrête de dire que les coupures n'affectent pas les services, affirme le député de Jonquière, Sylvain Gaudreault. Comme si les quatre personnes qui ont perdu leur poste avec les mesures d'optimisation étaient assises et se tournaient les pouces à longueur de journée.»
Le centre de santé régional espère récupérer cette année 210 000 $ en santé mentale.
Pour atteindre sa cible, son plan d'optimisation prévoit l'abolition de 3 à 4 postes dans ce secteur.
Pourtant, dans l'un de ses rapports, le commissaire aux plaintes de l'établissement suggère d'offrir davantage de soutien aux proches des patients et de services psychosociaux sur les unités de psychiatrie.
«Il va falloir qu'il soit logique dans ses propos, s'indigne le député de la CAQ et critique en matière de santé, François Paradis. On a besoin de davantage, il faudra donner davantage. On ne peut pas faire plus avec moins. C'est impossible sur le plan de la logique et de la mathématique.»
Le député encourage les familles à dénoncer et félicite celles qui l'ont fait.
«Imaginez le drame des parents qui questionnent aujourd'hui l'administration, le réseau de la santé et qui se demandent si ce sera pire demain», ajoute-t-il.
L'association des médecins psychiatres du Québec rappelle qu'elle revendique depuis des années des investissements supplémentaires en matière de santé mentale et d'hébergement.
La direction du CIUSSS préfère, quant à elle, ne pas commenter pour l'instant.